une élection présidentielle sans grand suspense pour clore une année sanglante



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Près de 12 millions d’électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche 20 novembre au Kazakhstan pour élire leur président. Malgré un ambitieux programme de réformes politique et judiciaire, le grand favori de ce scrutin est l’actuel président Kassym-Jomart Tokaïev, qui semble bien décidé à consolider sa mainmise sur le pouvoir.

Kassym-Jomart Tokaïev, le protégé de l’ancien maître incontesté Noursoultan Nazarbaïev, avait été élu en 2019 en remportant une victoire écrasante avec plus de 70% des voix. Ce dimanche, il brigue un deuxième mandat et la question sera de savoir s’il réussira à atteindre les scores stratosphériques de son prédécesseur avoisinant les 98%. 

L’absence de véritable adversaire dans un scrutin présenté comme une farce par les rares opposants rend ce scénario crédible. En 2019 déjà, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe avait jugé les élections ni libre, ni équitable. Cette fois, les observateurs électoraux internationaux de l’OSCE ont regretté dans un rapport que leurs recommandations « relatives aux libertés fondamentales et aux conditions d’éligibilité et d’inscription des candidats » soient « restées sans suite ».

« Tirer pour tuer »

L’hiver dernier, lors de manifestations qui avaient viré en émeutes, causant la mort de 230 personnes, Kassym-Jomart Tokaïev avait renforcé l’appareil policier et donné l’ordre de « tirer pour tuer ». Craignant l’instabilité, le pouvoir a procédé à des vagues d’arrestation. Dernière en date, jeudi dernier, lorsque sept personnes accusées de fomenter un coup d’État ont été placées en détention.

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Le président de 69 ans a promis de bâtir un pays plus juste et moins corrompu. À cette fin, il a purgé le clan de son influent et encombrant prédécesseur, Noursoultan Nazarbaïev, consolidant enfin sa place, plus de trois ans après son arrivée au pouvoir en 2019. Kassym-Jomart Tokaïev n’a pas pour autant laissé émerger la moindre opposition, et les quelque 12 millions d’électeurs appelés à voter auront le choix entre lui et cinq candidats sans notoriété.

Défi des inégalités sociales

Mais le plus grand défi pour l’actuel président, qui se présente comme un réformateur, seul capable d’unir la Nation, sera de réduire les profondes inégalités sociales qui risquent de plonger dans le chaos, ce pays riche en hydrocarbures et jusqu’ici réputé stable.

Cette élection anticipée intervient après l’adoption en juin dernier de réformes constitutionnelles censées clore l’ère Nazarbaïev, le dirigeant historique qui a dominé sans partage le pays depuis la chute de l’URSS. Elles prévoient un meilleur équilibre entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, et la transformation du mandat présidentiel en un septennat non renouvelable contre 5 ans renouvelable deux fois auparavant.

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(Avec AFP)



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