Un Brésil divisé vote pour élire son nouveau président après une campagne sous tension
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Les bureaux de vote ont ouvert ce dimanche matin au Brésil où 156 millions d’électeurs sont appelés à choisir entre le président sortant Jair Bolsonaro et l’ancien président âgé de 77 ans Lula, favori des sondages. Mais une surprise n’est pas à exclure dans cette élection qui aura été marquée par une opposition farouche entre les deux candidats.
C’est le jour J au Brésil après une campagne choc entre deux personnalités au caractère très différent, deux dirigeants très populaires qui réunissent chacun à peu près la moitié des électeurs, rapporte notre envoyé spécial, Achim Lippold. Si Lula gagne, il devient le premier président à revenir au pouvoir après avoir déjà accompli deux mandats. Et si Jair Bolsonaro remporte le scrutin, son rival serait alors le premier président à perdre un second tour après avoir gagné le premier.
C’est un Brésil très divisé qui se rend aux urnes. Les sympathisants de chaque candidat retiennent leur souffle, ils craignent des conséquences graves en cas de victoire de l’adversaire : les pro-Lula s’inquiètent de l’avenir de la démocratie si l’extrême droite reste au pouvoir. Et les Bolsonaristes pensent qu’avec le retour du Parti des travailleurs aux affaires, leur pays deviendrait un nouveau Venezuela.
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Dans cette ambiance très tendue, Jair Bolsonaro a toutefois rassuré les électeurs sur un point important. Il a affirmé qu’il reconnaitra le résultat des urnes, même en cas de défaite. Cette déclaration est importante, car ces derniers mois le président a qualifié le système électoral de frauduleux et a laissé entendre qu’il allait contester le résultat. Mais même si Jair Bolsonaro perd cette élection, il aura réussi un exploit : consolider un mouvement d’extrême droite autour de valeurs morales et l’ancrer solidement dans la société et au Congrès.
Risque d’abstention
Si ce scrutin est crucial, le risque de l’abstention plane. Un électeur sur dix pourrait ne pas se rendre aux urnes dans un pays où le vote est, sur le papier, obligatoire. Devant cette situation inquiétante, Alexandre de Moraes, le président du Tribunal supérieur électoral, a lancé un appel : « Rendez-vous aux urnes ! Rendez-vous aux urnes pour qu’à chaque élection, l’abstention baisse toujours plus. Le Tribunal Supérieur Électoral agit avec vigueur pour lutter contre l’abstention. Notre organisation reflète cette préoccupation : nous avons mis en place la gratuité des moyens de transports et un dispositif de sécurité. Nous avons la certitude que ce dimanche sera un jour festif au cours duquel nous célébrerons la démocratie, le choix du peuple et le respect de ce choix. Et nous sommes certains que tous, tous les 156 millions d’électeurs brésiliens, respecteront les résultats des urnes ».