Trois ans après le soulèvement populaire, les Irakiens aspirent toujours au changement



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Trois ans après le soulèvement populaire d’octobre 2019 qui appelait à un changement de régime, les Irakiens ont commémoré mardi 25 octobre la journée la plus sanglante de ces manifestations. Un rassemblement a été organisé à Bagdad, et si la mobilisation a été faible, les aspirations, elles, sont toujours bien présentes.

Avec notre correspondante à Bagdad, Marie-Charlotte Roupie

La place Tahrir de Badgad n’a plus le même visage : un jardin vient d’y être inauguré, et plus aucune manifestation ne rassemble autant que celles de 2019, qui avaient réunies des centaines de milliers de contestataires dans les rues du pays tout entier. 

Ali al-Dahamat, militant du mouvement Tishreen, se remémore, ce mardi 25 octobre, le soulèvement populaire au cours duquel plus de 600 personnes ont été tuées et 30 000 blessées.

Nous ne pouvons pas sacrifier l’héritage pacifiste de ces manifestations. Nous avons lutté pacifiquement contre eux, donc il ne serait pas possible de nous associer à un parti qui possède des factions armées. Toutes les options sont encore ouvertes : faire des manifestations, recourir à de la désobéissance civile…

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Son mouvement Tishreen (octobre, en arabe) est né à Bagdad, il y a trois ans. À l’époque, les manifestants dénonçaient la corruption, le chômage des jeunes et surtout demandaient un changement de régime. Mais depuis, peu de chose ont évolué. Aujourd’hui, quatre jeunes sur dix sont au chômage et les mêmes visages sont toujours à la tête du pays.

Aujourd’hui, nous souhaitons toujours un régime parlementaire, présidentiel ou semi-présidentiel. Il est impossible pour nous de nous satisfaire d’un gouvernement de quotas basé sur le sectarisme.

Ali n’attend rien de la formation d’un nouveau gouvernement par le Premier ministre désigné, Mohammed Shia El-Soudani. Après un an de blocage politique, les tractations actuelles visent à répartir les ministères entre les influents partis communautaires élus au Parlement.

Certains accrochages ont eu lieu ce mardi entre les contestataires et les forces de l’ordre, à l’image de ceux du 1er octobre, autre journée de commémoration du soulèvement anti-pouvoir de 2019. Selon le ministère de l’Intérieur, les quelques heurts avaient fait 36 blessés chez les manifestants et 43 dans les rangs des forces anti-émeutes.  

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