Soyapango, la deuxième ville du pays en état de siège
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La deuxième ville salvadorienne est, depuis vendredi, totalement encerclée par plus de 10.000 hommes. Le président Nayib Bukele a donné l’ordre de capturer les leaders de gangs toujours réfugiés dans ce qui était jusqu’à présent l’un de leurs derniers bastions.
avec notre correspondant régional, Eric Samson
Plus une voiture, plus une moto, plus un bus, plus un camion ne peuvent rentrer ou sortir de Soyapango sans être fouillés par les 8 500 militaires et 1500 policiers déployés autour de cette ville d’un million d’habitants, à quelques kilomètres de la capitale San Salvador. Le président Nayib Bukele, qui a fait de la lutte contre les gangs un des moteurs de sa présidence, l’a confirmé sur son compte Twitter en indiquant qu’ « à partir de ce moment, la municipalité de Soyapango est totalement encerclée ».
A partir de estos momentos, el municipio de Soyapango está totalmente cercado.
8,500 soldados y 1,500 agentes han rodeado la ciudad, mientras los equipos de extracción de la policía y el ejército se encargan de sacar uno a uno a todos los pandilleros que aún se encuentran ahí. pic.twitter.com/9QIpj0ziwX
— Nayib Bukele (@nayibbukele) December 3, 2022
Au-delà des troupes qui cernent la ville et ses accès, les unités anti-terroristes fortement armées font pratiquement du porte-à-porte à la recherche des leaders des gangs qui pendant des années ont fait régner la terreur dans le pays. Cette opération marque le début de la 5ème phase du Plan de contrôle territorial lancé en mars dernier lors de la déclaration de l’état d’exception. À l’époque, jusqu’à 62 personnes étaient assassinées chaque jour.
Aujourd’hui la peur a changé de camp. Quelque 58.000 présumés membres de gangs ont été arrêtés depuis fin mars et, avec 13 assassinats, le mois de novembre est considéré comme le plus sûr dans l’histoire du Salvador.
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Malgré les manifestations récentes de 200 membres de familles de détenus, le président Bukele a indiqué que cette opération est dirigée « contre les criminels, pas les citoyens honorables » et qu’elle est destinée à se répéter dans tous les bastions des gangs du pays.