Route du Rhum: un engouement populaire et des contradictions



Publié le :

La Route du Rhum doit s’élancer le 9 novembre avec trois jours de retard. La célèbre course transatlantique en solitaire relie tous les quatre ans, depuis 1978, Saint-Malo en Bretagne à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. Avec 138 bateaux au départ, cette édition est celle de tous les records et sur les pontons de la Cité corsaire, les spectateurs sont, chaque jour, plus nombreux. Thomas de Saint Leger est journaliste sportif à RFI, dans cet épisode, il raconte l’engouement populaire et les contradictions de cette 12e édition.

Dans cet épisode de Témoins d’actu, Thomas de Saint Leger décrit l’atmosphère qui règne depuis plusieurs semaines à Saint-Malo : « Il est très difficile de circuler dans la ville et aux abords des pontons tant il y a de monde. Beaucoup de bruit aussi, des concerts en permanence et le rhum qui coule à flots ». Une situation qui cette année suscite pas mal de critiques notamment des malouins qui dénoncent les nuisances sonores. D’autres déplorent le fait que le départ de cette course s’apparente davantage à un événement commercial.

Les répercussions environnementales ne sont pas épargnées elles aussi, côté spectateurs : « Beaucoup prennent leur voiture pour se rendre à Saint-Malo, mais également pour aller voir le départ sur des sites qui sont protégés et fragiles. Il y a aussi tous ceux qui seront en mer sur les bateaux accompagnateurs, à moteur, et tout cela pollue ». 

Du côté des skippers, « La question se pose, explique Thomas, de savoir si la voile est toujours un sport vert. Évidemment, les bateaux avancent grâce au vent, mais il ne faut pas oublier qu’ils sont pour la plupart construits avec des matériaux très polluants, du plastique ou du carbone ».

À l’heure du défi écologique, certains skippers ont fait le choix de l’engagement. « C’est le cas, poursuit Thomas, de Fabrice Amedeo, qui à bord de son bateau a emmené des capteurs qui vont lui permettre, tout au long du parcours de faire des relevés et de les transmettre à des scientifiques et ce mini laboratoire à un poids donc cela se fait forcément au détriment de la course ».

Certains navigateurs estiment qu’il faudrait aller encore plus loin et peut-être revoir le modèle de la course au large. « J’ai assisté, raconte Thomas, au baptême du bateau We explore, de Roland Jourdain. Il a gagné deux fois la Route du Rhum et pour cette édition, son catamaran à la particularité d’être construit à 50 % de fibre de lin, donc d’être moins polluant dans sa construction ». Mais preuve que le chemin est encore long : « Roland Jourdain m’a raconté une anecdote. Avant le départ, les marins (ils sont 138) ont une série de briefings sur la sécurité, la météo et à l’issue de l’un d’eux, il était prévu une réunion sur l’environnement et là, ils n’étaient plus qu’une dizaine ».

 

Abonnez-vous à «Témoins d’actu»

Témoins d’actu est disponible à l’écoute sur toutes les plateformes de podcasts : Apple Podcasts, Spotify, Deezer, Podcast Addict, Google Podcasts, TuneIn ou toute autre application en utilisant le flux RSS.

Si vous aimez ce podcast, donnez-lui 5 étoiles et postez un commentaire sur ces applications pour qu’il soit visible et donc encore plus écouté.



Source link

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *