Riz: la hausse des prix attendue n’a pas eu lieu



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Les restrictions à l’exportation de riz et en particulier de brisures, posées par l’Inde début septembre, s’allègent. La panique que certains craignaient sur les marchés a pour l’heure été évitée.

Quand l’Inde a décidé le 8 septembre d’interdire les exportations de brisures de riz, et d’instaurer une taxe de 20% sur les autres variétés – excepté le riz basmati et le riz étuvé –, les acheteurs ont eu un coup de chaud : difficile d’imaginer une alternative aux volumes et aux prix ultra-compétitifs indiens.

Mais deux mois après, le désordre que certains craignaient sur les marchés n’a pas eu lieu. Aucune hausse significative des prix n’a été constatée. « Il y a des petites tensions, mais qui n’ont rien à voir avec ce que l’on attendait », confirme Patricio Mendez del Villar, économiste au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et éditeur de la note de conjoncture Osiriz. Les augmentations relevées à l’arrivée sont essentiellement liées aux taxes, au fret – qui est cependant en baisse – et à la hausse du dollar.

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L’Inde lâche du lest

Si les prix restent raisonnables, c’est la preuve que le riz indien circule. Et de fait, en coulisse, sans se dédire publiquement, l’Inde fait marche arrière, explique un négociant.

New Delhi a d’abord accepté de laisser partir les volumes qui avaient fait l’objet d’un contrat avant le 8 septembre. Puis les autorités ont aussi accepté de lever la taxe de 20% sur les contrats conclus également avant l’annonce de leur décision. On apprend par ailleurs que petit à petit des dérogations voient le jour, avec des allocations exceptionnelles de quantité exportables à des pays de la région, tels que le Népal notamment.

« La pression des importateurs et des exportateurs indiens était certainement trop forte », commente l’expert du Cirad. Peut-être aussi est-ce la preuve que la mesure annoncée par l’Inde était essentiellement destinée à rassurer le marché local, et à dissuader les spéculateurs.

« Il est trop tôt pour s’affoler »

La baisse annoncée des récoltes mondiales pour la campagne prochaine, de l’ordre de 10 millions de tonnes par rapport à l’année dernière – soit 505 millions de tonnes pour 2022/2023 – n’a pas encore impacté les cours. Si elle se confirme, cette baisse sera compensée par les stocks qui sont bons et qui resteront élevés en 2023 par rapport à la moyenne de la décennie, même s’ils baissent eux aussi.

Impossible de dire à quoi ressembleront les prix du riz l’année prochaine, mais dans le contexte actuel, « il est trop tôt pour s’affoler », insiste un de nos interlocuteurs.

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