reprise prochaine au Mexique des discussions entre Maduro et l’opposition
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Le président vénézuélien Nicolas Maduro va reprendre les négociations avec l’opposition « les 25 et 26 novembre », a annoncé mercredi 23 novembre le président colombien.
Le gouvernement et l’opposition avaient entamé des négociations au Mexique, où devrait se tenir cette nouvelle session de discussions, en août 2021 après l’échec de deux initiatives précédentes. Mais elles sont gelées depuis octobre 2021 par le président Maduro, en raison de l’extradition du Cap-Vert vers les États-Unis d’Alex Saab, un homme d’affaires proche du gouvernement, jugé pour blanchiment d’argent. Plusieurs médiations internationales ont depuis lors tenté de relancer ces discussions, notamment celle du président français Emmanuel Macron à la mi-novembre, aux côtés de M. Petro et de leur homologue argentin Alberto Fernandez, ainsi que celle du Vatican, qui a récemment envoyé une délégation à Caracas.
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Le coup de pouce de la Colombie
C’est le président Petro qui a annoncé ce nouveau round de discussions.
Este 25 y 26 de Noviembre se reinician los dialogos entre el gobierno de Maduro y la oposición venezolana.
— Gustavo Petro (@petrogustavo) November 23, 2022
Le nouveau président de gauche de la Colombie entend aider le Venezuela à sortir de l’impasse politique dans laquelle il se trouve. Après trois années conflictuelles -le président colombien sortant, le conservateur Ivan Duque (2018-2022) ne reconnaissant pas le gouvernement du président vénézuélien comme étant légitime- les deux pays ont renoué le contact : les relations diplomatiques ont repris en août avec un échange d’ambassadeurs et, après sept ans de fermeture, totale ou partielle, la frontière a rouvert officiellement fin septembre. Le Venezuela accueille aussi depuis le début de semaine des négociations entre le gouvernement Petro et la guérilla guévariste colombienne de l’ELN (Armée de libération nationale).
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Le pétrole vénézuélien intéresse toute la planète
Le Venezuela, soumis à des sanctions économiques des États-Unis et de l’Europe, connaît une très grave crise économique qui a conduit quelque 7 millions de Vénézuéliens à prendre les routes de l’exil. Les États-Unis ont cependant assoupli récemment certaines de leurs sanctions et ouvert un canal de discussions avec Caracas. En toile de fond, la crise énergétique mondiale car le Venezuela détient le plus grand réservoir pétrolifère du monde. Le gouvernement américain de Joe Biden a admis publiquement que les hydrocarbures vénézuéliens pouvaient être utiles sur le marché international en pleine crise énergétique due à la guerre livrée par la Russie en Ukraine.
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Les discussions de ce week-end, organisées à nouveau sous l’égide de la Norvège, aborderont la question de l’élection présidentielle, du statut de plusieurs centaines de prisonniers politiques et des sanctions américaines contre Caracas, précisent des sources proches du dossier. La possibilité de l’octroi d’un fonds d’aide humanitaire de plus de 3 milliards de dollars, administré par les États-Unis, sera également mise sur la table des discussions. Le président Maduro avait fait de la levée des sanctions américaines un préalable à toute reprise des négociations.
Les négociateurs en chef de M. Maduro et l’opposition se sont rencontrés le 11 novembre au Forum de Paris, organisé sous l’égide du président français Emmanuel Macron, mais n’avaient pas réussi à s’entendre sur une date de reprise du dialogue.
(et avec agences)