reprise des négociations avec la guérilla de l’ELN au Venezuela
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Ce lundi 21 novembre, les négociations reprennent à Caracas avec la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN). Les pourparlers avaient été suspendus il y a quatre ans, après un attentat sanglant à Bogotá revendiqué par cette guérilla d’obédience castriste.
Avec notre correspondante à Bogotá, Marie-Eve Detoeuf
Le président colombien Gustavo Petro, guérillero dans sa jeunesse, entend mener à bon terme les négociations avec l’ELN. Cette guérilla est dans le maquis depuis bientôt 60 ans et compte 2 500 combattants, selon les autorités. Petro a nommé comme chef négociateur Otty Patino, un ancien compagnon d’armes, aujourd’hui écrivain.
Et Petro a créé la surprise en proposant au président de la Fédération des éleveurs de faire partie de l’équipe des négociateurs. Une proposition que Jose Felix Lafaurie a acceptée, lui qui incarne la droite la plus radicale du pays. Deux anciens militaires font également partie de l’équipe gouvernementale. Du côté de l’ELN, Pablo Beltran, 68 ans, va diriger les négociations. La délégation de l’ELN compte au total dix-sept guérilleros. La majorité sont des hommes, beaucoup ont des cheveux blancs. Sur le terrain, l’ELN respecte un cessez-le-feu depuis plusieurs semaines, l’optimisme est donc au rendez-vous. Mais personne ne doute que les pourparlers de paix seront longs et difficiles.
« La paix en Colombie est une préoccupation régionale »
Pays voisin de la Colombie, le Venezuela opère son retour sur le devant de la scène internationale après des années d’isolement. Car c’est à Caracas que les pourparlers entre le gouvernement colombien et l’Armée de libération nationale reprennent ce lundi. Selon Hector Fabio Henao, représentant de l’Église colombienne à ces négociations, « la décision que le Venezuela soit un pays garant a été prise sous l’ancien président Juan Manuel Santos, lorsque les décisions avec l’ELN ont commencé. Le Venezuela fait partie de la liste initiale, aux côtés de la Norvège et de Cuba, en tant que pays où peuvent se tenir les négociations et comme pays garant ».
Hector Fabio Henao, acteur clé du rapprochement entre le gouvernement Petro et l’ELN poursuit : « Le sujet de la paix en Colombie est une préoccupation régionale. Notre frontière commune est très étendue, de plus de 2 000 kilomètres de long. Elle ne peut pas être ignorée car une grande partie du conflit armé se concentre justement dans la zone frontalière. Et aussi parce que nos deux peuples sont intimement liés pour de multiples raisons. »
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