quand le diable s’invite dans la campagne présidentielle
Publié le :
Une semaine après le premier tour de la présidentielle au Brésil, la guerre entre Jair Bolsonaro et Luiz Inacio Lula da Silva, fait rage. De chaque côté, les candidats associent leur adversaire au démon. La campagne est devenue une métaphore du bien contre le mal.
Avec notre correspondante à Rio de Janeiro, Sarah Cozzolino
C’est d’abord la première dame, Michelle Bolsonaro, qui avait usé de la rhétorique du bien contre le mal, au mois d’août, pendant un culte évangélique. « Pendant de longues années, le palais du gouvernement a été consacré aux démons. Aujourd’hui, il est consacré au Seigneur Jésus », avait-elle lancé.
Les soutiens de Jair Bolsonaro ont aussi accusé plusieurs fois l’ancien président Lula d’avoir des liens avec le diable, dans le but d’éloigner les électeurs évangéliques, dont une majorité a voté pour Jair Bolsonaro au premier tour.
Jair Bolsonaro associé aux francs-maçons
En début de semaine, c’est le clan de Lula qui a décidé de faire ressurgir sur les réseaux sociaux une vidéo de l’actuel président datant de 2017. On y voit Jair Bolsonaro faire un discours devant une loge maçonnique. La gauche a décidé d’exploiter cette vidéo dans cette guerre impitoyable pour tenter de convaincre l’électorat évangélique. Car les francs-maçons sont associés aux démons pour les croyants. Jair Bolsonaro s’est rapidement expliqué. « J’étais alors candidat à la présidence, et un collègue m’a proposé d’y aller. Je crois que c’était à Brasilia, j’ai été très bien reçu. Je suis le président de tous. Point final. »
Mais le discours modéré du président depuis le premier tour a soudainement pris fin ce vendredi. Jair Bolsonaro a de nouveau insulté Lula et la Cour suprême.
► À lire : Présidentielle au Brésil: la course aux alliances et aux coups bas
