Prix de l’uranium: les prix restent hauts
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La tendance de fond se confirme sur le marché de l’uranium. Les prix grimpent dans un contexte où la diversification de l’approvisionnement devient un enjeu pour tous les acteurs du marché.
Les prix de l’uranium ont repris des couleurs depuis l’été 2021 et le premier semestre 2022 confirme cette tendance à la hausse. Les prix des contrats à long terme qui constituent l’essentiel des transactions – l’uranium étant acheté à l’avance pour garantir le bon fonctionnement des centrales –, a augmenté de 20% en six mois (soit 51,50 dollars la livre fin juin). Les prix spots, pour une livraison immédiate, ont baissé au second trimestre, mais l’augmentation reste de 11% entre janvier et juin dernier.
Si la hausse est moins forte que les prix à long terme, « c’est qu’il n’y a pas de pression sur l’approvisionnement, explique un expert, on ne manquera pas d’uranium dans l’année qui vient ». L’accélération des prix spots au premier trimestre (40%) était artificielle, autrement dit spéculative, précise notre interlocuteur, il y a donc eu correction, mais au final les prix augmentent bien.
La tendance de fond est celle d’une demande alimentée par les nouveaux projets chinois, japonais et russes alors que les investissements ont baissé ces dernières années en raison des prix trop bas du marché. « Le déséquilibre est latent et conforte une hausse progressive des prix ».
Des prix encore trop bas pour relancer certaines mines
Mais cette augmentation ne suffira pas pour autant à relancer des projets difficilement rentables. C’est notamment le cas de celui d’Imouraren au Niger. « Les conditions économiques ne sont toujours pas favorables au développement du site », explique le groupe français Orano. Imouraren étant caractérisé par une faible teneur et une géologie qui rend l’exploitation, avec les techniques actuelles, particulièrement coûteuse.
Comme d’autres acteurs du nucléaire, le géant français travaille à diversifier ses approvisionnements. Déjà exploitant de deux sites miniers au sud du Kazakhstan avec le groupe Kazatomprom, Orano a décidé d’augmenter sa capacité de production. Le géant français s’est engagé, le mois dernier, avec son partenaire dans l’exploitation d’une nouvelle parcelle qui devrait assurer la production de la coentreprise Katco pendant une quinzaine d’années.