Portraits de l’Amérique qui vote: les retraités face à l’inflation qui ne faiblit pas



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À J-6 des élections de mi-mandat aux États-Unis, les nouvelles économiques ne sont pas bonnes pour Joe Biden et les candidats démocrates : le pays connaît la pire inflation depuis plus de 40 ans, devenue la principale préoccupation des électeurs américains. Reportage à Cleveland, dans l’Ohio.

De notre envoyée spéciale à Cleveland,

« Bonjour Dino, je suis en route pour vous délivrer le carton de nourriture ». Andy Trares est le directeur adjoint du May Dugan Center. Cette organisation caritative soutient environ 1 000 familles défavorisées à Cleveland. Elle propose des services sociaux et médicaux, mais aussi des distributions alimentaires et de produits de première nécessité. La demande ne cesse de croître.

Après la pandémie de Covid, c’est maintenant l’inflation qui frappe durement les ménages les plus pauvres. Et les retraités sont parmi les plus touchées. « Les personnes âgées vivent sur un budget fixe, leur retraite. Quand les dépenses montent, elles n’ont pas beaucoup d’options pour s’en sortir », explique Andy Trares

51 dollars pour deux tranches de viande !

« Il y a quelques jours, j’ai payé deux tranches de viande 51 dollars au supermarché ! C’est de la folie cette hausse des prix, déplore Dino. Pour la nourriture, l’essence, pour tout en fait ! L’inflation a atteint des sommets ! » Dino Yacovella est un ancien bétonneur. Face à l’inflation, il tente de se serrer la ceinture. Mais sa maigre retraite ne lui laisse pas beaucoup de marge de manœuvre. « Je me restreins en gaz, en électricité, sur la télévision câblée. Je dois faire attention à tout pour être capable de payer mes factures à la fin du mois. C’est dur. C’est vraiment dur ! »

Sans l’aide du May Dugan Center, Dino Yacovella ne mangerait pas à sa faim. Selon de récentes études, un quart des retraités américains pourraient vivre sous le seuil de pauvreté d’ici 2045. « Les États-Unis sous-traitent à des organisations la prise en charge des personnes les plus vulnérables, précise Andy Trares du May Dugan Center. Nous avons la charge de venir en aide à tout le monde, mais nous n’avons pas toujours le financement, en particulier le soutien du gouvernement, pour le faire ».

« Si vous m’aviez dit à mes 20 ans que je vivrais comme ça dans ma soixantaine, je vous aurais dit que vous êtes fou ! », s’exclame Dino. Le retraité ne votera pas le 8 novembre. « Par dégoût », explique-t-il, de la polarisation extrême entre les camps démocrate et républicain. « Je ne suis pas républicain ni démocrate. Mais nous n’avons définitivement pas besoin d’un retour de Trump ! Alors ça, non ! 

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