Olives de Gaza: une saison sauve mais jusqu’à quand?



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Après une récolte catastrophique la saison dernière, les oliviers de Gaza affichent de meilleurs rendements cette année. Mais la tendance globale reste à la baisse. Les professionnels du secteur mettent en cause le changement climatique. Chaque printemps désormais, un vent chaud venu du désert détruit les fleurs des oliviers.

De notre correspondant à Jérusalem,

Selon les prévisions du comité agricole de Gaza, la production d’olives devrait avoisiner les 15 à 16 000 tonnes cette année. Le pire est évité. La saison dernière, la récolte n’a même pas atteint les 10 000 tonnes. Il n’y a pas si longtemps pourtant, les oliviers de Gaza pouvaient produire jusqu’à 28 000 tonnes les meilleures saisons. De quoi satisfaire entièrement la demande de l’enclave palestinienne en huile d’olive.

Car, si certains particuliers gardent une petite partie de leur récolte pour leur propre consommation d’olives, l’essentiel de la production est transformé. « Nous pouvons déjà observer des queues se former, au niveau des pressoirs de Gaza. C’est bon signe », se réjouit Mohamad Bakri, directeur du comité agricole de l’enclave. « Malheureusement, poursuit-il, cette année encore, Gaza, ne pourra couvrir que 70% de ses besoins en huile d’olive. Le reste sera importé de Cisjordanie, d’Israël et d’Égypte. »

Moins de fruits et moins charnues

Depuis quelques années, le constat est sans appel : les oliviers produisent moins de fruits et le fruit, l’olive, est de moins en moins charnue. Autrefois, il fallait presser 80 kg à 100 kg d’olives pour obtenir une « Tanaka », comme disent les Palestiniens, un bidon de 16 kg d’huile. Aujourd’hui, il faut mettre en moins 140 kg d’olives en machine, pour remplir cette fameuse « Tanaka », devenue unité de mesure en Palestine.

À Gaza, les Palestiniens classent les olives en trois catégories : les olives « Surri », le premier choix. Viennent ensuite les « Shemlali », et enfin la dernière variété, la plus abordable, la « K-18 ». Les prix de la « Tanaka » varient cette année entre 80 et 100 dinars jordaniens. Soit 115 à 145 euros. Si à Gaza l’essentiel du commerce se fait en shekel, la monnaie israélienne, on passe au dinar jordanien lorsqu’il s’agit de grosses transactions, ou de produits « prestigieux ».  

Un produit qui pourrait complètement disparaître, regrettent les agriculteurs de Gaza. Les vagues de chaleur arrivent de plus en plus tôt dans l’année, détruisant les fleurs délicates des oliviers. Et sans fleurs, pas de fruits.

► À lire aussi : Une maigre récolte d’olives dans les Territoires palestiniens



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