Œufs: l’Inde vient au secours de la Malaisie
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Les œufs indiens ne se sont jamais aussi bien exportés. Et si le commerce est florissant, c’est en grande partie à cause du manque d’œufs, ailleurs, et en particulier en Malaisie.
Traditionnellement, les principaux acheteurs des œufs indiens sont Oman, les Maldives et le Qatar, selon les informations communiquées par l’Itavi, l’Institut technique de l’aviculture, pisciculture et cuniculture en France. Mais le prix de l’alimentation animale ayant flambé, les petits élevages de plusieurs pays ont réduit leur activité. C’est le cas en Malaisie, le pays s’est réveillé en novembre dernier avec un déficit de 157 millions d’œufs.
Une pénurie qui a fait flamber les prix localement, et conduit le pays à aller taper à la porte du géant indien : 5 millions d’œufs sont arrivés d’Inde en décembre, 10 millions étaient attendus en janvier, et 15 millions en février.
La demande de la Malaisie ajoutée à celle d’autres pays en difficulté a fait bondir les exportations indiennes. Sans compter le mois de décembre, dont les données ne sont pas encore disponibles, les exportations ont augmenté de 85%. Pour ce seul mois de janvier, elles devraient se monter à 50 millions d’œufs, soit environ 3 000 tonnes.
Le revers de la médaille, c’est l’augmentation du prix des œufs en Inde. Car si les exportations ont augmenté, la consommation locale reste soutenue. L’Inde ne fait pas exception, des élevages y ont aussi réduit leur production pour des raisons d’inflation.
Un marché mondial tendu
Ces nouveaux flux en Asie s’inscrivent dans un contexte mondial tendu : l’augmentation des coûts de production, mais aussi la grippe aviaire ont fait chuter la disponibilité d’œuf coquille. À cela, il faut ajouter des acteurs qui vont acheter plus cette année sur le marché : c’est notamment le cas de la Nouvelle-Zélande : la production aurait baissé d’au moins 10% depuis l’entrée en vigueur de l’interdiction d’élever des poules en cages le 1er janvier.
Conséquence imprévue de cette mesure, les Néo-Zélandais qui se sentent une âme de fermiers ont pris d’assaut les sites de vente aux enchères de poules, pour assurer leur production personnelle. Au grand dam des défenseurs de la cause animale dans le pays qui rappellent que les poules ne doivent pas être considérées comme des « machines à pondre ».