Mort d’Elizabeth II: le Canada est le pays du Commonwealth où «l’attachement affectif à la reine était le plus fort»



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Au-delà du Royaume-Uni, la reine Elizabeth II était aussi la cheffe de 14 pays du Commonwealth, dont la moitié se trouvent dans les Amériques. Elle restait assez populaire et appréciée au Canada, mais dans les pays des Caraïbes membres du Commonwealth, son influence était bien moindre.

Avec émotion, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a rendu hommage à la reine Elizabeth II, se souvenant d’une monarque « intéressée, intéressante, engagée, curieuse, drôle ». « C’était une de mes personnes préférées au monde et elle me manquera énormément », a déclaré le Premier ministre. Pour Adrien Rodd, maître de conférence en civilisation britannique et du Commonwealth à l’Université Versailles-Saint-Quentin, parmi la quinzaine de pays qui reconnaissaient la reine comme cheffe d’État, « le Canada est resté probablement celui où l’attachement affectif à la reine était le plus fort », en raison des forts liens historiques entre les deux pays. Elizabeth II s’est d’ailleurs rendue 22 fois dans le pays, plus que dans aucun autre pays du monde. « Pour le Canada tout comme le Royaume-Uni, c’est un chapitre de l’Histoire qui se termine », affirme le spécialiste invité de RFI.

En revanche, dans les pays des Caraïbes faisant partie du Commonwealth, « son image n’était plus la même à la fin de son règne », estime Adrien Rodd, qui souligne une différente approche historique dans ces pays-là : « Davantage d’attention est portée aujourd’hui aux chapitres plus sombres de l’Histoire entre le Royaume-Uni et les Caraïbes avec la longue histoire du colonialisme et de l’esclavage ». Les héritiers de la monarque n’ont d’ailleurs pas toujours été bien reçus dans les Caraïbes. Et avec la fin de cette ère et l’arrivée de Charles III,  des mouvements républicains pourraient gagner en popularité. « Des militants républicains, dans beaucoup de ces pays, ont comme approche de considérer que la mort de la reine serait le moment opportun pour tenter de revitaliser leur cause, en tablant sur l’espoir que l’affection dont bénéficiait la reine ne se reporterait pas sur le roi Charles », analyse Adrien Rodd.

Charles III devrait, comme sa mère, rester en retrait de toute considération politique. Ce dernier a déjà fait l’objet de beaucoup de critiques, lui reprochant un manque de neutralité, notamment sur les enjeux climatiques où il a déjà exprimé son inquiétude face au réchauffement climatique. Cet enjeu-là serait en revanche « le seul aspect sur lequel il pourrait être apprécié », selon le spécialiste en civilisation britannique, puisque de nombreux pays des Caraïbes, dont ceux faisant partie du Commonwealth, sont des États insulaires, menacés par la montée des eaux.  

Brésil : un hommage calculé de Bolsonaro ?

Le président brésilien Jair Bolsonaro a décrété trois jours de deuil national, après l’annonce de la mort de la reine Elizabeth II. Une annonce surprenante, puisque les deux pays n’ont jamais vraiment eu de lien historique ou culturel. Ce geste pourrait avoir une visée électoraliste, à quelques semaines de la présidentielle, puisqu’un Brésilien sur dix est en faveur du retour de la maison d’Orléans-Bragance sur le trône, la monarchie qui a régné de 1822 à 1889. Le président d’extrême droite pourrait tenter de séduire les milieux monarchistes, qui le soutiennent déjà majoritairement. L’un des descendants de la monarchie brésilienne occupe d’ailleurs le poste de député fédéral de l’ancien parti présidentiel PSL. Jair Bolsonaro pourrait aussi se rendre aux funérailles prévues dans une dizaine de jours.

Et à la Une du Journal de La 1ère 

En Guyane, l’INRAP a inauguré hier, jeudi 8 septembre, à Matoury son Centre de recherches archéologiques.

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