mort de Ali Birra, icône de la musique oromo



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C’est une grande figure de la chanson éthiopienne qui a disparu dimanche 6 novembre, à l’hôpital d’Adma, au sud-ouest d’Addis-Abeba. Ali Birra, le chanteur le plus célèbre de la nation oromo, le premier dans l’Histoire à avoir enregistré un disque dans sa langue natale, l’Oromifa, est mort d’un cancer à l’âge de 72 ans, après plus de soixante ans de carrière. 

L’Éthiopie fait naître et mourir des légendes de la chanson. Et Ali Birra était une légende de l’Oromiya, la nation la plus peuplée d’Éthiopie. Après l’assassinat du jeune Hachalu Hundessa en 2021, la disparition de ce vieux sage est donc un nouveau deuil pour les Oromos, qui pendant 60 ans ont chanté ses chansons malgré tous les périls.

Né Ali Momahed Musa dans un petit village près de Dire Dawa, il avait commencé à chanter dans la rue. Il devait son nom de scène, « Birra » – ce qui signifie l’aube ou le printemps – à son premier succès.

Jouant sur une guitare accordée comme un oud, Ali Birra avait été recruté tout jeune dans l’orchestre de l’Empereur, qu’il avait quitté, trop indocile, après trois ans de service. Après quoi son succès, malgré les dictatures et l’oppression, avait été grandissant.


Voix de la nation oromo

Emprisonné des dizaines de fois, Ali Birra était aussi l’intime de tous les combattants oromos, et par exemple d’Ahmad Taqi, son ami mort les armes à la main dans le maquis en 1974 et dont il a porté le deuil.

« Yaa Hundee Bareeda », chante Ali Birra. « Hundee », c’était le surnom d’Amhad Taqi.

Il a finalement quitté l’Éthiopie en 1984 pour suivre son épouse, une diplomate suédoise tombée amoureuse de ce petit homme affable et chauve, portant de grandes lunettes, devenu une idole populaire, la voix de la nation oromo.




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