«Mo» sur Netflix, la série encensée sur les réseaux sociaux qui parle aux Palestiniens
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Ça s’appelle Mo, c’est une mini-série en huit épisodes sur Netflix, et c’est le récit quasi autobiographique de Mohammed Amer – un Palestinien américain connu dans la vraie vie pour ses spectacles de stand-up. Dans cette série, il raconte l’histoire d’une famille de Palestiniens, chassé du Koweït lors de la première guerre du Golfe, qui a trouvé refuge au Texas, aux États-Unis. Une famille sans papiers, sans assurance maladie, qui fait face aux défis de l’Amérique d’aujourd’hui.
De notre correspondante à Ramallah,
La série a déjà attiré des milliers de spectateurs et a reçu des critiques élogieuses des Palestiniens. Une jeune Palestinienne-Américaine le souligne sur Twitter, c’est « une série des plus brillantes qui parle de parties de moi dont je ne connaissais même pas l’existence ». À l’écran, on suit cette famille palestinienne sans papiers attendant désespérément d’être régularisée. Tout est raconté avec beaucoup d’humour.
Mo, un réfugié sans nationalité
Mais les sujets plus graves ne manquent pas d’être abordés en profondeur : les références à l’occupation israélienne, le racisme envers les musulmans, et des scènes qui montrent toute l’absurdité et la brutalité de la situation de ces réfugiés : le fait par exemple qu’un chien, lors d’un contrôle de police, à un « passeport canin » accroché sur son harnais, ou encore leur impossibilité de sortir des États-Unis au risque de ne plus jamais y revenir, et se retrouver avec nulle part où aller. « Je n’ai jamais été en Palestine, je ne suis pas Palestinien là-bas, je ne suis pas Américain ici, je suis un réfugié sans nationalité », explique Mo dans la série.
Alors à Ramallah, à Gaza, à Jérusalem, beaucoup découvrent que malgré l’éloignement géographique avec Mo et sa famille, les problématiques sont communes et les cultures se rejoignent.
I’m not sure many people grasp how big a deal it is that @realmoamer is getting his own scripted comedy about a fictionalized version of his life as a Palestinian refugee, ON NETFLIX.
This is a major moment for Palestinian representation, and it needs to be talked about. 🧵
— Tariq Raouf (@tariq_raouf) August 10, 2022
Parler des Palestiniens autrement
C’est la première fois qu’une famille palestinienne occupe le devant de la scène dans une série américaine. Les Palestiniens sont évoqués avec humour, avec beaucoup d’humanité, de manière percutante et résonnante.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux Palestiniens le soulignent : cette série parle de la Palestine en la sortant de sa connotation négative ou gravissime, sans l’associer à la guerre ou au terrorisme, une première sur un réseau américain mainstream.
Il y a aussi toutes ces petites touches disséminées tout au long de l’histoire, auxquelles les Palestiniens s’associent, rendant la série unique en son genre : la bouteille d’huile d’olive, baladée comme un paquet de cigarettes, qui guérit tous les maux. L’amour et le respect du houmous, la pression du mariage, avec une personne de la même religion, et les souvenirs d’un pays – La Palestine – que Mo ne reverra plus.
Au Texas, ce dernier embrasse ses racines, arbore son keffieh, s’interroge sur l’absurdité de sa situation et donne ainsi, en douceur, une plus grande visibilité à la cause palestinienne.