Miquelon, ses 600 habitants et la montée irrémédiable des eaux
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En France, l’océan a été mis à l’honneur tout le week-end dans la ville bretonne de Lorient, à l’ouest du pays, avec le retour du bateau scientifique Tara, la fête de la Science ou encore le festival Les aventuriers de la mer. L’occasion aussi pour le public de réfléchir aux défis qui attendent les territoires marins avec le réchauffement climatique. Certains font déjà les frais de la montée du niveau de la mer comme l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon en Atlantique nord. Coordinatrice d’une plateforme scientifique sur place, la jeune Marie Cormier est venue à Lorient pour en témoigner.
À 22 ans, Marie Cormier fait partie de cette jeune génération engagée face au changement climatique. Chez elle, à Saint-Pierre-et-Miquelon, archipel français de l’Atlantique nord, au large du Canada, la mer menace de submerger l’isthme qui relie deux des îles. Et un village entier va devoir être déplacé en raison de la montée des eaux :
« Le village ne sera plus viable parce qu’il sera de plus en plus inondé, de plus en plus fréquemment. Comment on se déplace à ce moment-là ? Au début, c’était un peu un choc : les habitants ont mis des bouées sur leurs maisons. »
Mais face aux tempêtes plus fréquentes et plus intenses, aux inondations qui répètent et à l’érosion des côtes, le constat s’impose peu à peu à Miquelon. Aujourd’hui, les 600 habitants imaginent collectivement leur futur village, via les « ateliers des territoires » lancés par les pouvoirs publics. Et leur histoire pourrait servir à d’autres : « Déplacer des habitations serait peut-être plus facile que des énormes migrations climatiques. Si cela peut aider certaines communes en France, c’est bien. »
Selon une étude récente de Climate Central, dans le monde, 300 millions de personnes vivent dans des zones côtières qui pourraient être menacées par la montée des eaux d’ici 2050. D’après le dernier rapport du Giec, le niveau de la mer pourrait monter de 60 à 110 cm d’ici à 2100 si nous ne réduisons pas nos émissions de gaz à effet de serre.