Mexique: les migrants vénézuéliens qui cherchent à rejoindre les États-Unis dans la tourmente



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Les États-Unis ont récemment annoncé un accord pour réguler la migration vénézuélienne sur son territoire. Le gouvernement américain va délivrer 24 000 visas aux ressortissants de ce pays caribéen qui vit une grave crise politique et économique. Problème : cette nouvelle mesure migratoire exclut d’emblée toutes les personnes vénézuéliennes qui ont quitté leur pays à pied et/ou sont entrés au Mexique de manière illégale. Ces derniers jours, des centaines de Vénézuéliens ont été expulsés des États-Unis et transportés en bus jusqu’à la ville de Mexico.

De notre correspondante à Mexico,

Devant la commission mexicaine d’aide aux réfugiés, des dizaines de personnes attendent. La plupart sont d’origine vénézuélienne. C’est le cas de Georgina. Expulsée du Texas, elle est arrivée la veille au soir à Mexico, avec rien de plus que les vêtements qu’elle porte et un petit sac. 

« J’avais l’intention d’aller aux États-Unis, mais ils nous ont ramené ici. Il y a eu une réforme avec une nouvelle mesure et cela a affecté beaucoup de personnes… C’est sûr que c’est un coup dur… d’abord parce que nous ne sommes pas responsables de ce qu’il s’est passé pour arriver à cette décision et deuxièmement à cause du traitement qu’on reçoit là-bas… »

« Jusqu’au dernier jour, ils ne nous ont pas donné un seul formulaire. Par écrit, personne n’a communiqué avec nous. Ils nous ont juste ramené : ils nous ont emmenés jusqu’aux services mexicains de la migration et le Mexique s’est chargé de nous transporter jusqu’ici ». Ici, elle espère obtenir des papiers pour pouvoir rester quelque temps au Mexique : « Je veux travailler avant tout, m’établir un peu, me stabiliser en premier lieu… »

Impasse migratoire

Des milliers de Vénézuéliens ont plongé dans une impasse migratoire. Déjà partis, ils traversent une dizaine de pays sur la route vers États-Unis, mais désormais, ils n’ont plus aucun espoir d’être reçus à la frontière.

Au sud du Mexique, ils s’accumulent dans les villes. « Combien de personnes là-bas sont coincées tous les jours, plus toutes celles qui sont en transit », s’exclame Marile Guevara. Elle tient un restaurant vénézuélien à Mexico. Face à l’urgence, elle récolte des dons avec l’aide de bénévoles : « Des sous-vêtements, des manteaux, des couvertures, des articles d’hygiène personnelle, dentifrice, brosse à dent… et de la nourriture ! Pour tous les migrants qui reviennent de la frontière nord ou qui viennent de traverser la forêt entre Panama et la Colombie. »

Installée au Mexique depuis 14 ans, Marile s’émeut du sort réservé à ses compatriotes : « Ceux qui arrivent de la jungle, ils sortent d’un environnement absolument inhospitalier », explique-t-elle. « C’est terrifiant et ça brise les êtres humains de toutes les manières possibles. Quand ils sortent, le seul espoir est que cesse le cauchemar. C’est pour ça qu’on a décidé d’aider, ce sont nos concitoyens… C’est très tragique, car ce sont tous des gens très jeunes… »

Rien qu’au moins de septembre, plus de 33 000 migrants vénézuéliens ont été arrêtés par les autorités américaines à la frontière.



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