Manifestations en Iran: une simple révolte ou un vrai changement ?



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Trois semaines après la mort de Mahsa Amini, le 16 septembre après son arrestation par la police des mœurs, les manifestations ne cessent pas en Iran et le régime se montre de plus en plus répressif. Dans cet épisode, Mariam Pirzadeh, rédactrice en chef à France 24, nous éclaire sur cette colère des Iraniennes et des Iraniens, et sur la façon dont les informations arrivent d’Iran. 

« Très vite après l’annonce du décès de Mahsa Amini, la colère a été immense et très vite relayée », raconte Mariam Pirzadeh dans cet épisode deTémoins d’actu. « Les femmes retirent leurs voiles et scandent des slogans contre les dirigeants de la République islamique. La mobilisation touche toutes les classes sociales, les grandes villes et les provinces ». 

Pour autant, identifier les vidéos qui sont postées sur les réseaux sociaux reste un travail difficile et compliqué. « Il y a un décalage entre le moment où les vidéos sont faites et le moment où elles sont publiées en raison des coupures d’internet. C’est un travail minutieux, il faut identifier les comptes qui sont fiables ». Et Mariam donne l’exemple d’une vidéo qui a beaucoup circulé annonçant à tort qu’une jeune femme était morte alors que cela n’était pas le cas. 

Le mouvement traduit une situation sous-jacente depuis longtemps. « Depuis l’arrivée au pouvoir du président Ebrahim Raïssi, il y a un vrai durcissement sur les femmes et sur la société. À un moment donné, il était question que les femmes n’aient plus accès aux transports en commun si elles étaient mal voilées. Il a même été envisagé de mettre en place des caméras pour vérifier si elles n’avaient pas trop de maquillage ».

Pour la jeunesse, « c’est la Mahsa Amini de trop, poursuit-elle. Et tout le monde peut s’identifier, cela aurait pu être une cousine, la sœur ou la femme de quelqu’un. Et pour cette génération, manifester, contester le pouvoir est plus fort que tout. La jeunesse est prête à faire face à la mort et à l’arrestation plutôt que de continuer à vivre avec le régime ».

En réprimant brutalement les manifestants, les autorités ne donnent aucun signe de faiblesse : « Si le président lâche sur le voile, il va devoir lâcher sur beaucoup d’autres choses, et il le sait très bien. Les autorités sont dans la logique inverse, celle de réprimer encore plus fort ».

 « Aujourd’hui, ajoute Mariam Pirzadeh, mon rôle en tant que journaliste et franco-iranienne et le l’ai promis à certaines personnes, c’est de continuer à parler de ce qui se passe en Iran. Je rapporte les faits, je reste factuelle, j’essaye de ne pas rentrer dans l’émotion, même si c’est parfois difficile. “Soyez notre voix”, c’est aussi l’un des slogans diffusé sur les réseaux sociaux et les Iraniens sont très sensibles à l’attention de la communauté internationale sur leur sort ».

Et de conclure : « Pour tous les Iraniens qui vivent en dehors d’Iran, c’est une grande tristesse de ne pas pouvoir retourner dans leur pays, même si, évidemment elle est beaucoup moins forte que celle que vivent les habitants au quotidien ».

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