Maïs: un bilan mondial tendu doublé d’une inconnue ukrainienne
Publié le :
Dans un contexte de récolte mondiale qui régresse, le maïs ukrainien concentre toutes les attentions. Sans forcément rassurer.
La planète devrait produire cette année 50 millions de tonnes de maïs en moins, que l’année dernière selon les dernières prévisions, soit une baisse de 4%. Les volumes produits restent historiquement très élevés, et supérieurs à la moyenne quinquennale, mais cette baisse devrait suffire à faire chuter les stocks disponibles en fin de campagne, baisse de 26 % pour l’Argentine, et de 14 % pour les États-Unis. D’où une certaine tension sur les marchés. D’autant que si les experts s’attendent à une baisse des importations chinoises, l’Union européenne, il n’y a pas de doute, devra augmenter ses achats de grains jaunes. À cause de la sècheresse qui a sévi cet été, la production européenne ne cesse d’être revue à la baisse au fil des mois, elle pourrait chuter de 31 %.
Quel sera le rythme des prochaines exportations ?
Le niveau de la demande européenne influera sur les prix à venir, des prix qui reflètent pour l’instant plus l’attentisme des marchés qu’un simple rapport entre l’offre et la demande, selon FranceAgriMer, la cellule de veille du ministère français de l’Agriculture. Et quand on parle d’attentisme, on pense en particulier à l’inconnue ukrainienne.
Depuis la mise en place du corridor céréalier début août, le maïs ukrainien a fait son retour sur le marché mondial. Mais difficile de prédire le volume qui réussira à quitter le pays.
Six millions de tonnes de la nouvelle récolte de maïs ont été récoltées, soit 27 % de ce qui est attendu. Mais personne ne parie sur ce qui pourra être ramassé dans les prochaines semaines, compte tenu de la poursuite du conflit et de l’hiver qui arrive. Au vu du coût élevé de l’énergie utilisée pour le séchage du maïs, une partie de la récolte risque en effet d’être laissée sur pied. Mais le maïs qui restera plus longtemps que prévu dans les champs, résistera-t-il aux températures des mois qui viennent et quid de sa qualité sanitaire ?
L’atout du maïs ukrainien : son prix
À ce stade, la récolte ukrainienne est estimée en chute de 35 % par rapport à l’année dernière. Un chiffre qui reste provisoire, ce qui alimente les incertitudes du marché.
Pour l’heure, le maïs ukrainien qui a pu être exporté depuis cet été a plutôt la côte. Il est en effet plus compétitif que le maïs argentin, européen ou encore brésilien !
► À lire ou à écouter : Le blocage des exportations de maïs ukrainien perturbe l’alimentation du bétail