L’État malien rend hommage à un juge islamique de Tombouctou proche des jihadistes



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Le Mali a honoré un juge islamique qui a officié pour les jihadistes en 2012 et qui reste sous sanctions de l’ONU. 24 heures après avoir notamment demandé l’enseignement en arabe et la séparation des filles et des garçons dans les classes pour la réouverture de nombreuses écoles fermées dans la région de Tombouctou, Houka Houka Ag Alhousseini a été célébré comme d’autres personnalités dans la ville du même nom par l’État malien, pourtant laïc.

Avec notre correspondant régional, Serge Daniel

Emmitouflé dans un boubou blanc, un gros turban de la même couleur sur la tête, le juge a reçu des mains du gouverneur de Tombouctou, soit le représentant local de l’État, son « attestation de reconnaissance ». On y lit : « À monsieur Houka Houka Ag Alhousseini, pour son service et son dévouement continu et du vivre ensemble dans la région de Tombouctou ».

Au nom de réconciliation nationale, une page est tournée. L’ancien juge islamique de Tombouctou, en poste en 2012 lors de l’occupation du terrain par les jihadistes et actuellement sous sanctions de l’ONU, est réhabilité par l’État malien. L’une des sentences qu’il avait prononcées à l’époque avait conduit à l’amputation de la main du jeune Mahamane Dédéou, auteur d’un larcin.

Plus récemment, Houka Kouka, qui est resté très influent dans la même région de Tombouctou, a posé des conditions pour la réouverture de nombreuses écoles fermées pour raison d’insécurité : au programme obligatoire, l’enseignement de la loi islamique et du Coran.

Et comme pour bien se faire entendre, lors de la cérémonies au cours de laquelle il a été honoré comme d’autres, il a lancé : « l’engagement patriotique est aussi un précepte religieux tant qu’il ne dévie pas des chemins tracés par le coran et les traditions islamiques ».



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