les régions kurdes du pays soumises à une féroce répression militaire



Publié le :

Selon l’ONG Iran Human Rights, les forces de sécurité iraniennes ont tué 72 personnes, dont 56 dans les régions kurdes, au cours de la dernière semaine de répression.

Après plusieurs semaines à essayer de la contacter, RFI a finalement pu joindre une jeune Kurde iranienne sur place. Elle s’appelle Midia et a réussi à trouver un moyen de contourner les restrictions de communication pour témoigner. « Aujourd’hui au Kurdistan, les forces iraniennes utilisent des armes de guerres telles que des kalachnikovs, des mitrailleuses et du gaz lacrymogène », témoigne la jeune femme.

Ces derniers jours, des convois de véhicules blindés ont été déployés dans toute la région à majorité kurde. Les regards se concentrent particulièrement sur Mahabad, ville symbolique, car ancienne capitale de l’éphémère État kurde lors de la République de Mahabad en 1946.

« Les forces iraniennes agissent de manière brutale partout. Mais ce qui se passe au Kurdistan est vraiment particulier. Ce type de répression à l’arme de guerre n’est pas une option pour Téhéran ou pour d’autres zones habitées majoritairement de perses. Le régime iranien utilise ces méthodes violentes dans l’ouest du pays, car nous sommes sous occupation iranienne, affirme Midia. Après les 62 premiers jours de manifestations, plus de 140 Kurdes avaient déjà été tués dont des enfants et plus de 4 000 arrêtés. La seule chose qu’ils ont faite, c’est crier “femme, vie, liberté” ».

« Dans un sens, je me sens heureuse, car je participe à la lutte pour les droits des femmes, la libération du Kurdistan et le bonheur. Mais en même temps, je ne peux pas m’empêcher de me sentir triste. Je vois chaque jour mon propre peuple lutter pour leur droit, pour la liberté, et l’État iranien leur répond par les balles, poursuit la jeune Kurde. J’ai soigné moi-même un jeune garçon de 12 ans blessé par balles par les forces iraniennes. Malgré tout, je garde espoir. Même si les manifestations devaient s’arrêter pour un moment, le mouvement de libération reprendra dès qu’il pourra ». 

Midia va jusqu’à dénoncer un génocide en cours. Depuis le début des manifestations, les autorités iraniennes tentent en tout cas de présenter le soulèvement des zones kurdes comme un danger pour l’intégrité du territoire national. Les voix de ces manifestants s’unissent pourtant à celles du reste du pays.

Le Haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a dénoncé un durcissement de la répression. Il s’est notamment inquiété de la situation dans les villes à majorité kurde d’où est parti le mouvement d’indignation après la mort de Mahsa Amini. 

► À lire aussi : Contestation en Iran: «À chaque nouveau mort, la colère monte et la violence avec elle»



Source link

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *