les médecins du Nord-Kivu dénoncent les violences dont ils font l’objet
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Une centaine de médecins ont manifesté, lundi 24 octobre à Béni, au Nord-Kivu, après la mort d’une de leur consœur, le docteur Sylvie Kavuke. Le Syndicat national des médecins dénonce des violences ciblées sur la profession et a appelé à la grève dans les hôpitaux de Béni jusqu’à ce mercredi 26 octobre.
Le Syndicat national des médecins (Synamed) à Béni dénonce une « chasse au personnel soignant ». Dans un communiqué adressé au président Félix Tshisekedi, il réclame une prime de risque professionnel pour tous les soignants de la région, ainsi qu’un numéro relié aux forces de police en cas d’attaques en service, mais aussi le droit de porter des armes durant les heures de garde, comme l’explique Godefroid Mbheo, représentant du syndicat :
« Ce n’est pas normal qu’un homme vienne dans la structure, t’égorge comme une chèvre et toi, tu restes les mains croisées. Alors, si le gouvernement de la République peut officiellement voter une loi, ça sera déjà quelque chose qui va essayer de nous sécuriser nous tous. »
Depuis 2010, plusieurs médecins ont été kidnappés, des hôpitaux pillés et incendiés. Mais la situation s’est encore aggravée ces derniers mois, d’après Godefroid Mbheo. Pour dire l’urgence de la situation, les médecins désertent les hôpitaux depuis lundi : « Nous sommes en train de circuler pour voir si le mot d’ordre a été respecté par les collègues. Et on voit qu’il a bien été suivi car tout le monde sait que ça peut être son tour de mourir. »
Le territoire de Béni est régulièrement touché par des attaques attribuées aux Forces démocratiques alliées (ADF) visant les civils, comme le 19 octobre à Maboya, où sept personnes ont été tuées.
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