le village artistique de Noailles, en Haïti, «victime collatérale» de la guerre des gangs



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Noailles, dans la commune de la Croix des bouquets au nord-est de Port-au-Prince, est le « bastion du fer découpé », comme le rappelle Le Nouvelliste, fleuron de l’artisanat haïtien. Ses 75 ateliers d’artistes font vivre près de 300 familles. Mais le village est frappé lui aussi par les ravages des gangs. Selon la lettre ouverte de deux organisations, publiée par Alterpresse, c’est l’avenir même de Noailles qui est « menacé par les gangs de Vitelhomme et de 400 Mawozo ». « Près de 12 maisons ont été brûlées en moins d’une semaine », « on compte déjà 200 déplacés » et « une quinzaine de personnes tuées, dont sept dans la seule journée du 17 octobre ».

« Il n’y a pas de havre de paix en Haïti », lance l’édito du journal Le Nouvelliste. « Pas de site préservé. Pas de zone protégée ». « Noailles n’est ni partie du conflit (…) ni même un but de guerre pour les gangs ». Le village est « simplement situé au mauvais endroit, au mauvais moment ». Une « victime collatérale », une de plus, « sans que cela entame la passivité nationale ».

La Colombie « inondée de coca »

En Colombie, c’est un record, issu d’un rapport de l’ONU publié jeudi, qui fait la une de la presse. 204 000 hectares de champs de coca – l’arbuste dont on tire la cocaïne – ont été repérés fin 2021 dans le pays. Une hausse de 43 % en un an ! « Inondés de coca », titre le journal El Colombiano. Ces chiffres sont du jamais vu depuis deux décennies. Ils sont plus élevés que « dans les années 2000 – lorsque les paramilitaires et les guérillas se disputaient » le contrôle de la production de cocaïne. « Plus de 60 % des cultures sont situées dans seulement trois départements qui ont un point commun : les frontières », explique le journal.

Le président Gustavo Petro hérite d’une situation pire que celle connue par son prédécesseur Ivan Duque en début de mandat. L’actuel chef de l’État a finalement abandonné l’idée de légaliser la cocaïne, sous-pression des États-Unis, commente El Colombiano. Il entend procéder à deux ruptures par rapport à la précédente administration : mettre fin aux « éradications aériennes » des cultures de coca et « annuler les poursuites pénales contre les petits et moyens producteurs, qui sont des paysans ». Le journal souligne que le gouvernement Petro promet plutôt de mettre l’accent sur la chasse aux trafiquants.

Une voie de retour sûre pour les Emberas ?

Autre actualité relevée dans la presse colombienne : le gouvernement entame un dialogue avec la communauté Embera. De violents affrontements avec les forces de l’ordre ont émaillé mercredi 19 octobre les manifestations d’autochtones Emberas, chassés de leurs terres par des groupes armés dans les départements de Chocó et de Risaralda. Ces familles avaient d’abord occupé un parc au cœur de Bogota avant, au mois de mai, d’être transférés dans un centre d’hébergement.

Le journal El Tiempo a visité ce refuge où sont entassés ces déplacés, sans électricité et parfois sans eau potable, et touchés par des cas de tuberculose. C’est pour dénoncer ces conditions de vie qu’ils manifestaient mercredi. Le ministre de l’Intérieur colombien a annoncé que des pourparlers allaient s’ouvrir pour leur permettre « une voie de retour sûre » sur leurs terres, sans donner de date précise. Pour de nombreux autochtones, le retour n’est « plus une solution », commente le journal conservateur. « Chaque fois que nous revenons », explique un représentant, « nous sommes à nouveau déplacés ». « Nous ne pouvons pas continuer à vivre comme ça ».

Seattle, pire ville au monde pour la qualité de l’air

Ce n’est pas Pékin, ni New Delhi, mais Seattle, qui a décroché la palme de la ville, a la pire qualité de l’air. Le taux de particules fines dans cette grande ville du nord-ouest des États-Unis était, mercredi et jeudi, 38 fois supérieur aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. Un niveau défini comme « très malsain », explique le Washington Post. « Il était difficile de voir le sommet d’un immeuble à un pâté de maisons et les gens portaient des masques pour se protéger des particules et de l’odeur âcre de la fumée ». Car ce sont bien « les feux de forêt » qui sont en cause, « combinés à des semaines de temps exceptionnellement sec et chaud ».

« Tenez bon ! », s’exclame une journaliste du Seattle Times, « ça devrait bientôt s’arranger », grâce aux pluies attendues ce vendredi. Les chercheurs tentent actuellement de comprendre si ces incendies, de plus en plus fréquents, ont un impact sur la santé des habitants de la côte ouest des États-Unis. Pour le Washington Post, les scientifiques ne font « que commencer à gratter la surface de cet avenir climatique miné par les incendies ».



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