le Premier ministre Kebzabo et les engagements de son président
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Saleh Kebzabo a pris ses fonctions ce mercredi midi comme Premier ministre de la transition au Tchad. Il a longuement été l’un des principaux opposants à Idriss Déby, mais il a largement oeuvré à la transition depuis 18 mois, aux côtés du fils de l’ancien président dont il aura pour mission de tenir les promesses.
Lors de son discours d’investiture lundi, Mahamat Idriss Déby avait énuméré une longue liste de priorités : le référendum sur la forme de l’État, l’organisation des futures élections, mais aussi les défis socio-économiques et sécuritaires, comme les conflits intercommunautaires, l’accès aux soins, à l’eau potable, ou encore la lutte contre les délestages.
Ce « programme électoral », comme l’ont qualifié certains opposants, devient aujourd’hui celui de son Premier ministre.
Toutefois, Saleh Kebzabo, 75 ans, a prévenu : « attention, un gouvernement de transition n’est pas un gouvernement normal qui va tout prendre en charge », disait-il hier matin sur notre antenne. « Nous avons une mission spécifique qui est d’amener ce pays à des élections transparentes, libres, sincères » à l’issue des 24 mois de transition.
Pour cela, il faudra passer par plusieurs cases, a-t-il reconnu : assurer la paix, lutter contre la corruption, « remettre les Tchadiens au travail » et « construire un État de droit ».
Il faudra également donner des gages à l’Union africaine, opposée à l’éligibilité des dirigeants de la transition aux futures élections, des sanctions sont en théorie possible contre le Tchad.
Autre point, que le président de transition n’a pas mentionné dans son discours, mais que le Premier ministre a glissé dans son interview à RFI : la réforme de l’armée, l’appareil sécuritaire étant largement aux mains des caciques qui ont accompagné Idriss Déby pendant trente ans.