le monde de la culture mobilisé pour soutenir le mouvement de contestation
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En Iran, les médias d’État ont annoncé la libération sous caution d’une célèbre actrice, Hengameh Ghaziani, qui avait été arrêtée il y a une semaine après avoir posté une vidéo de soutien au mouvement de contestation. On est en revanche sans nouvelle d’une autre actrice, Katayoun Riahi qui aurait également été arrêtée. Depuis le début du mouvement, il y a deux mois et demi, les artistes se mobilisent.
Mme Ghaziani a été libérée dimanche 27 novembre, « sur ordre de l’autorité judiciaire », a annoncé dans la soirée l’agence officielle Irna. Selon l’agence Tasnim, elle a été libérée sous caution. La célèbre comédienne avait été arrêtée le 20 novembre pour avoir incité et soutenu les « émeutes », et communiqué avec des médias d’opposition, selon Irna. L’actrice, âgée de 52 ans, avait publié sur son compte Instagram une vidéo tournée dans une rue de Téhéran dans laquelle elle est tête nue face à la caméra sans parler, puis se retourne et se fait une queue de cheval comme le font d’autres femmes avant d’aller manifester.
Ces dernières heures, une nouvelle vidéo circule sur les réseaux sociaux. Celle d’un groupe de seize cinéastes se rassemblant dans un parc, et posant face caméra. Tous sont habillés de noir, les femmes ne portent pas de voile. Au milieu du groupe, il y a Soheila Golestani, une autre actrice et réalisatrice reconnue. Sur la vidéo, ce commentaire : « Le spectacle est terminé, la vérité éclate. » Dans le milieu du cinéma, beaucoup sont mobilisés, d’ailleurs deux des réalisateurs les plus connus sont en détention. Mohammad Rasoulof et Jafar Panahi avaient été arrêtés avant même que les émeutes liées à la mort de Mahsa Amini éclatent.
Autre action la semaine dernière où un collectif d’artistes, de cinéastes, d’écrivains et d’intellectuels a publié un message de solidarité envers les manifestants. Il dénonce les violences commises à leur encontre. Le collectif lance aussi un appel à boycotter les institutions iraniennes présentes dans les événements culturels à l’étranger.
Vali Mahlouji, un conservateur intervenant au British Museum à Londres, affirme dans le journal The Guardian que certaines galeries iraniennes privées sont financées par le régime de Téhéran et notamment les Gardiens de la révolution. « Il faut les boycotter », dit-il.
À travers des pétitions, des vidéos et les manifestations, le monde de la culture reste mobilisé pour soutenir le mouvement.
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