Le litige gazier entre le Liban et Israël enflamme les réseaux
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Le tracé de la frontière maritime entre le Liban et Israël dans une zone supposée riche en hydrocarbures est la source de fortes tensions entre les deux pays, techniquement en guerre depuis 1948. La pression est montée ces dernières semaines après les menaces explicites du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah de recourir à la force pour empêcher Israël d’extraire du gaz du champ de Karish, qui devait commencer initialement en septembre, si le Liban n’est pas autorisé à en faire de même dans sa zone d’exclusivité économique. Ce litige gazier inspire les internautes libanais, mais pour des raisons souvent opposées.
De notre correspondant à Beyrouth,
La question du tracé de la frontière maritime fait l’objet depuis des semaines de milliers de publications et de commentaires essentiellement sur Twitter et Facebook. Et encore une fois, les Libanais affichent sur les réseaux sociaux leurs divisions sur des questions fondamentales censées être d’intérêt national.
S’il existe une certaine unanimité sur le fait que l’exploitation des ressources gazières est une question vitale pour tenter de freiner la crise sans précédent qui frappe le Liban depuis bientôt trois ans, les divergences sont profondes sur les moyens d’y parvenir.
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Pour les uns, la seule voie est la négociation. Pour d’autres, la force est l’option la plus efficace avec Israël. Ces points de vue différents donnent lieu à des débats houleux qui se transforment en échanges d’accusations de trahison, de suivisme et de manque de patriotisme.
Un hashtag pour chaque camp
Les menaces du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah ont donné lieu à une multiplication des hashtags de soutien ou, au contraire, de désapprobation. Les mots-clés qui circulent sur la toile permettent de classer les internautes libanais en trois catégories. Le hashtag #Karish est le plus souvent utilisés par ceux qui privilégient l’information et évitent d’adopter une position partisane.
#Plus loin que Karish est publié par les sympathisants du Hezbollah qui reprennent une phrase de l’un des discours de Hassan Nasrallah dans lequel il menace d’attaquer les infrastructures gazières israéliennes situées au-delà du champ de Karish, objet du litige actuel.
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Les partisans du parti pro-iranien utilisent aussi le hashtag #Le temps presse, pour souligner que le délai donné pour la conclusion d’un accord n’est pas ouvert.
Enfin, les détracteurs du Hezbollah se démarquent par le mot-clé #le tracé de la frontière maritime.
Le hashtag #Hochstein a également le vent en poupe. Il s’agit d’un homme, Amos Hochstein, qui est le médiateur nommé par les États-Unis pour gérer les négociations indirectes entre le Liban et Israël. Depuis l’annonce, dimanche, de son retour à Beyrouth en fin de semaine pour reprendre les pourparlers entre le deux pays, l’utilisation de ce hashtag a quadruplé, passant à 2 500 publications.
Ce diplomate, chargé de la sécurité énergétique mondiale au département d’État, est censé remettre aux autorités libanaises la réponse d’Israël aux demandes du Liban relatives au tracé maritime et au partage des ressources gazières. Les internautes et les médias évoquent une mission de la dernière chance.