le groupe État islamique revendique un attentat meurtrier dans un sanctuaire chiite de Chiraz
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Au moins 15 personnes ont été tuées mercredi dans la ville méridionale de Chiraz lors d’un attentat perpétré dans le principal sanctuaire musulman chiite du sud de l’Iran et revendiqué par le groupe jihadiste État islamique (EI).
L’attaque, parmi les plus meurtrières de ces dernières années en Iran, a été perpétrée « pendant la prière du soir » dans le mausolée de Shahcheragh, a indiqué le gouverneur local, Mohammad-Hadi Imanieh, à la télévision d’État. Selon lui, l’agresseur « a tiré aveuglément sur les fidèles », dans le sanctuaire le plus important du sud de l’Iran, qui abrite la tombe d’Ahmad, frère de l’une des figures les plus vénérées du chiisme, l’imam Réza mort en 818.
« Un seul terroriste était impliqué dans cette attaque », a déclaré le chef de l’Autorité judiciaire locale, Kazem Moussavi, à la télévision qui a fait état « d’au moins 15 morts et 19 blessés ».
L’auteur, « affilié aux groupes takfiris, a été arrêté », a ajouté la télévision en référence aux groupes jihadistes ou islamistes radicaux sunnites. La télévision a précisé que « les forces de sécurité avaient blessé l’assaillant » qui « subit actuellement une intervention chirurgicale à l’hôpital ».
Selon l’organe de propagande de l’EI, un membre du groupe jihadiste sunnite a ouvert le feu sur des fidèles au sanctuaire de Shahcheragh, « tuant au moins 20 chiites et en blessant des dizaines d’autres ».
La seconde attaque meurtrière perpétrée en 222
Un témoin a déclaré à l’agence officielle iranienne Irna avoir « entendu des cris de femmes au moment de l’appel à la prière du soir », ajoutant que « l’agresseur est entré et a tiré sur le sanctuaire ». Des images publiées par les médias d’Etat montrent un bain de sang et plusieurs cadavres recouverts de draps. L’agence Irna a diffusé les images d’un petit garçon sur une civière notamment, mais aussi la photo floutée d’une femme gisant au sol tenant un petit enfant auprès d’un homme adossé à un mur, avec des marques de sang apparentes.
Cette attaque s’est produite alors que l’Iran est, depuis près de six semaines, touchée par une vague de manifestations déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée trois jours après son arrestation par la police des mœurs à Téhéran, une contestation d’une ampleur que le pays n’avait pas connue depuis trois ans.
Il s’agit de la seconde attaque meurtrière perpétrée en 2022 contre un lieu de culte chiite en Iran, pays de quelque 83 millions d’habitants, où le chiisme est religion d’État depuis le XVIe siècle. Début avril, un ressortissant d’origine « ouzbèke » âgé de 21 ans a poignardé à mort deux religieux chiites et blessé un troisième dans la cour du sanctuaire de l’imam Réza à Machhad, la deuxième ville d’Iran.
(Avec AFP)