le gouvernement relance les pourparlers avec la guérilla de l’ELN
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Le gouvernement colombien et la guérilla de l’ELN reprennent leurs pourparlers de paix après quatre ans d’interruption. Leurs représentants se retrouveront à partir du lundi 21 novembre dans l’après-midi à Caracas, au Venezuela, qui se pose en médiateur. Les négociations avec la dernière guérilla encore active en Colombie avaient été suspendues sous la présidence d’Ivan Duque. Son successeur, Gustavo Petro, a fait de la « paix totale » avec les groupes armés l’une des priorités de son gouvernement.
La liste complète de la délégation, qui se rendra à Caracas, n’a pas encore été révélée par le président Gustavo Petro. Mais déjà un nom suscite beaucoup de réactions. Celui de José Félix Lafaurie, le chef des éleveurs de bétail.
Une « mesure audacieuse »
Un homme pourtant radicalement opposé à sa politique, comme le rappelle Juan Camilo Restrepo, un ancien négociateur : « Cela ressemble à une mesure audacieuse de Gustavo Petro qui, d’une certaine manière, neutralise les voix sceptiques dans l’extrême-droite colombienne, à propos de ces négociations. Mais cela peut revenir comme un boomerang, car il n’y a aucune garantie que l’ELN voit d’un bon oeil la présence à la table des négociations d’un personnage avec de tels antécédents ».
Approche globale
Car, si le secteur des éleveurs est l’un des plus durement touchés par les violences des guérillas, il a aussi largement participé à financer les milices paramilitaires d’extrême droite qui les combattent. Cette mosaïque de groupes armés ensanglante la Colombie depuis plus un demi-siècle. Gustavo Petro veut croire à une approche globale. Parallèlement à l’ELN, le président colombien entend ouvrir des négociations avec les dissidents de la guérilla des FARC et les gangs de narcotrafiquants.
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