le gouvernement lance un «plan d’action» pour la pédiatrie et débloque 150 millions d’euros
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Face à la crise que traversent les urgences pédiatriques et après le cri d’alerte lancé par des milliers de soignants, le gouvernement a annoncé dimanche 23 octobre « un plan d’action immédiat », et débloque 150 millions d’euros pour l’ensemble des services « en tension » à l’hôpital.
Vendredi, quatre mille soignants en pédiatrie ont adressé une lettre ouverte à Emmanuel Macron pour déplorer des conditions de travail et une prise en charge inadaptées qui sont le résultat d’une « inaction politique irresponsable ».
Pour répondre à cette nouvelle colère à l’hôpital, l’exécutif a concocté un « plan d’action immédiat », a annoncé sur Cnews le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. « On déclenche là où c’est nécessaire, les fameux “plans blancs” pour rappeler du personnel supplémentaire et pour avoir une meilleure coopération dans les territoires », a-t-il détaillé. Le « plan blanc » contient des mesures d’organisation destinées à faire face à une situation sanitaire exceptionnelle ou une activité accrue d’un hôpital.
« On a une épidémie de bronchiolite plus précoce que d’habitude qui arrive sur un hôpital à bout de souffle et sur lequel il faut faire un travail de fond », a observé le ministre de la Santé, François Braun, sur BFMTV qui a par ailleurs indiqué le déblocage de 150 millions d’euros pour l’ensemble des services « en tension » à l’hôpital.
Cet argent doit servir à « répondre tout de suite à des problématiques spécifiques de certains secteurs », notamment une augmentation de personnel, « à condition que l’on trouve du personnel », a fait valoir le ministre.
Une mauvaise solution pour les pédiatres
« On explique qu’on veut des réformes structurelles, urgentes et on nous répond par un plan blanc utilisé une fois par an depuis 2019. Le plan blanc, ça veut dire déplacer des infirmières, annuler des congés, ça ne fait que tendre la façon dont on pratique le soin », estime Mélodie Aubart, neuropédiatre à l’Hôpital Necker-Enfants malades de Paris, également signataire du courrier au chef de l’État. « On ne peut pas continuer de mettre en permanence des pansements sur une jambe de bois », résume-t-elle.
Dans leur lettre ouverte, les soignants dénoncent une série de dysfonctionnements, allant d’hospitalisations d’enfants dans des lieux non adaptés, à des transferts éloignés, des reports d’interventions chirurgicales programmées, ou encore des sorties prématurées d’hospitalisation… Autant de dégradations qui ont conduit à « des retards de soins » et à « la mise en danger des enfants ». Selon eux, l’épidémie de bronchiolite sature des services déjà « exsangues », alors qu’« un nombre toujours plus important de postes de personnels paramédicaux et médicaux sont vacants ».
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(avec AFP)