Le français Orano veut produire plus d’uranium face au risque de pénurie russe
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La guerre en Ukraine a mis en évidence combien l’Europe, mais aussi les États-Unis sont dépendants de l’uranium russe pour faire tourner leurs centrales nucléaires. Pour pallier une éventuelle pénurie, le français Orano, leader mondial du combustible nucléaire civil, envisage d’augmenter ses capacités de production.
L’entreprise russe Rosatom est le numéro un mondial de l’uranium enrichi. Elle représente environ 30% des approvisionnements du marché occidental et fournit aussi bien les centrales européennes qu’américaines. Mais depuis le déclenchement du conflit en Ukraine, le risque d’un arrêt total ou partiel de l’uranium en provenance de Russie est bien réel.
Cet arrêt peut être déclenché par les pays occidentaux pour sanctionner Moscou. En représailles, la Russie pourrait aussi punir ses clients occidentaux en réduisant ses exportations comme elle a pu le faire pour le gaz exporté vers les pays européens.
Pour éviter un tel scénario, le français Orano envisage d’augmenter ses capacités de production d’environ 30% dans un de ses sites en France. Même si l’uranium russe n’est pas visé par les sanctions pour le moment, l’entreprise tricolore parie sur l’envie de ses clients occidentaux d’être moins dépendants des approvisionnements russes.
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Le marché américain : une opportunité
À commencer par le marché américain. Très prometteur avec ses 100 réacteurs, il est le plus important au monde et utilise 20% de l’uranium enrichi d’origine russe. Les Américains, qui n’ont pas d’entreprises d’enrichissement d’uranium, souhaitent en effet sortir progressivement des approvisionnements russes.
La relance de la construction de centrales nucléaires dans le monde constitue également une autre opportunité pour l’avenir d’Orano qui possède actuellement 12% des parts de marché mondial.
En face, la concurrence est limitée : seuls trois autres acteurs sont sur le marché : Urenco, un groupement anglo-germano-néerlandais, le russe Rosatom, et le chinois CNNC qui ne fournit que son marché intérieur.
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