«Le Canada déclenche un séisme politique en Haïti»



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Les sanctions canadiennes contre l’ancien président Michel Martelly et d’autres personnalités politiques de premier plan – dont deux ex-premier ministres et d’anciens et actuels sénateurs – font toujours couler beaucoup d’encre. « Le séisme des sanctions s’accompagne d’un tsunami politique », estime Le Nouvelliste. Puisque les mesures annoncées par le Canada, mais aussi par les États-Unis « dévastent la classe politique » et « particulièrement celle qui conduit les destinées du pays » depuis l’arrivée au pouvoir en 2011 du PHTK, le Parti haïtien Tèt Kale, formation politique fondée par Michel Martelly.

« Le Canada et les USA, poursuit l’éditorialiste Frantz Duval, dessinent les contours d’un attelage qui réunit chefs de gangs, ministres en exercice, élus, anciens élus, tous chefs au plus haut niveau dans le pays perdu qu’Haïti est devenu en moins de dix ans sous leur gouvernance ».

Le Nouvelliste voit en ces sanctions une sorte de punition collective : « la classe politique est décapitée à cause de son refus de condamner les gangs, d’appeler à la paix et de supporter la venue d’une force spécialisée armée. Ce n’est pas dit dans les préambules des sanctions, mais l’addition avant la facture est évidente », souligne l’éditorialiste. Frantz Duval n’oublie pas de rappeler que cette même communauté internationale « avait fermé les yeux sur la corruption des politiciens (haïtiens) et avait accepté les vols d’élections et voilà qu’elle les tape pour ne pas avoir suivi les recommandations adressées depuis des mois aux vrais chefs ».

Pour l’instant, l’actuel Premier ministre Ariel Henry paraît tirer son épingle du jeu. Mais « rien ne dit que le séisme des sanctions ne l’emportera pas lui aussi un matin », prévient Le Nouvelliste qui souligne que le problème de fond n’a pas disparu, à savoir : « aboutir à un consensus haïtien pour écrire l’avenir ».

Entre-temps, l’idée d’une force internationale pour intervenir en Haïti et venir à bout des gangs semble perdre de son élan. Selon un responsable américain interrogé par le Miami Herald « il est peu probable qu’une résolution en ce sens soit votée pendant la période des fêtes de fin d’année au Conseil de sécurité de l’ONU ». Washington avait tenté de convaincre les Canadiens de prendre la tête d’une telle force, mais le Premier ministre « a douché les attentes. Ce week-end, Justin Trudeau a réaffirmé qu’il n’y aurait aucun engagement du Canada sans un consensus politique sur la question en Haïti ».

Plusieurs dizaines d’Haïtiens sont arrivés à bord d’un voilier sur les Keys en Floride. Une source des garde-côtes américains parle de plus de 230 personnes sur cette embarcation en mauvais état qui a lutté contre des vents violents et une mer déchaînée. Les migrants ont été secourus, parmi eux plusieurs enfants en bas âge, dont deux bébés, rapporte le Miami Herald.

Reprise des pourparlers entre le gouvernement colombien de Gustavo Petro et la guérilla ELN

Ce lundi, les pourparlers de paix entre le gouvernement colombien et la guérilla de l’ELN, l’Armée de libération nationale, ont repris au Venezuela. Les deux partis ont convenu de ne pas partir de zéro mais de reprendre là où les pourparlers de paix ont été interrompus en 2016 entre la guérilla et le gouvernement colombien de l’époque de Juan Manuel Santos, rapporte El Pais. Un document en six points existe déjà et doit servir de base pour les prochaines rencontres.

La Vanguardia publie une photo de famille qui réunit les deux délégations, tout sourire. Le journal local de Bucaramanga parle de « l’enthousiasme et du dialogue constructifs » entre les négociateurs du gouvernement et ceux de la guérilla, s’est voulu très optimiste après la rencontre : « La première réunion que nous avons organisée nous donne la certitude et la conviction profonde que nous atteindrons l’objectif qui nous unit », a déclaré Danilo Rueda, haut-commissaire à la paix du gouvernement. « En quelques heures, nous avons commencé à trouver un terrain d’entente avec la délégation de paix de l’ELN ».

De son côté, Pablo Beltran, membre de la commission de paix de l’ELN, veut donner des garanties du sérieux de la démarche de la guérilla. « Ces pourparlers doivent être un instrument de changement, le changement que la société colombienne appelle de ses vœux. Concrètement, cela veut dire : premièrement, l’ELN ne signe pas ce qu’elle ne va pas respecter. Deuxièmement, ce qu’elle signera, elle l’accomplira ».

Dans un document officiel, les deux délégations ont confirmé que désormais, en Colombie, « la construction de la paix est une politique d’État », rapporte de son côté El Espectador. « Une nouvelle culture de la paix fondée sur des changements réels qui permettent de surmonter la violence politique et ses causes ».



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