le «breakdance» intègre l’Insep avant les Jeux olympiques de Paris 2024



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Les disciplines olympiques évoluent d’une olympiade à une autre. Paris 2024 n’échappe pas à la règle, ce qui permet au breaking ou breakdance, de faire son entrée au programme. À un peu moins de deux ans des Jeux, l’Insep, fleuron du sport de haut niveau français, vient d’ouvrir ses portes à des danseurs et danseuses tricolores déjà concentrés sur l’objectif olympique.

 « J’ai arrêté mon contrat, parce que je travaillais en Ehpad. J’ai tout arrêté pour vivre cette expérience avec la cellule 2024  »  L’enceinte crache les décibels, et les acrobaties s’enchaînent. Comme Danisse Civil, dit b-boy  Dany Dann dans le milieu du breaking, ils sont six danseurs et danseuses à s’entraîner quotidiennement à l’Insep depuis début septembre.

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La plupart sont trentenaires, et des figures bien connues de la scène nationale voire internationale. L’objectif visé par ce pôle France breaking est clair : il s’agit de décrocher des médailles lors des Jeux olympiques de Paris 2024. Dany Dann, 34 ans, est prêt à tous les sacrifices pour y arriver :« Les JO, c’est un truc que j’estime pouvoir vivre qu’une seule fois. J’ai saisi l’occasion parce que je me suis dit que je n’aurais pas deux chances comme ça. Je veux vivre le maximum de choses avec la danse. Aide-soignant, je pourrais le refaire, je pourrais trouver du boulot, pas de problème. C’est une question que je me suis posé longuement, mais je pense que j’ai pris la bonne décision. »

Accompagnement des meilleurs français

Les instances fédérales ont décidé d’accélérer l’accompagnement des meilleurs français. Le changement est radical. Les Bleus passent de rares stages au cours de l’année à un entraînement encadré et collectif. L’histoire du breakdance démarre aux États-Unis, dans le quartier new-yorkais de Brooklyn au cœur des années 1970, avant de s’exporter et de gagner en popularité ces dernières années. Discipline issue de la rue, le breaking s’adapte peu à peu à un professionnalisme inédit selon Xavier Fleuriot, directeur de la performance à la Fédération française de danse. 

« Il a fallu un peu de temps pour s’apprivoiser, se comprendre les uns les autres, et finalement arriver à ce projet de création d’un pôle France à l’Insep, dit-il. C’est autant efficace que symbolique, dans le sens où c’est le lieu de l’excellence en termes de préparation sportive. Nous avons une place importante, c’est bien de pouvoir être à cet endroit pour préparer les Jeux de Paris. »

Le groupe découvre encore les lieux, mais ses membres se connaissent déjà bien et s’apprécient. Pourtant, aux Jeux, l’épreuve sera individuelle. La place de la Concorde, au cœur de Paris, accueillera les battles, des duels face aux juges où les danseurs doivent enchaîner tour à tour des mouvements calqués sur le rythme de la musique.

Pionnier de la discipline en France, Kevin Staincq, dit b-boy Lil Kev, espère bien être de la partie. « Je ne vais pas dire que je suis content, parce que je le mérite, estime-t-il. Cela fait plus de 20 ans que je danse, j’ai représenté la France dans tous les pays du monde en tant que porte drapeau depuis les années 2000, aussi bien en un-contre-un qu’en équipe. J’ai été l’un des premiers jeunes en France. Je suis déterminé et j’ai encore plus faim que les autres, donc je ne me fais pas de soucis. »

Un programme complet

Pour optimiser leurs chances de médailles, les Bleus bénéficient d’un programme copieux : préparation physique le matin, et danse l’après-midi. C’est là qu’entre en jeu le stratège Omar Remichi. Ce danseur de renom devenu entraîneur du groupe multiplie les apartés avec ses protégés.

« On travaille sur un programme d’entraînement, entre la prépa physique, mentale, et des temps de travail. Il y a par exemple des temps de breaking performance dans le planning, d’autres artistiques et charisme, encore d’autres où l’on bosse uniquement les directions et les fondations, explique-t-il. Parfois, on ne bosse que sur le dos. Il faut savoir qu’ici, on a des gens qui savent “breaker”. Ce n’est pas un cours de danse. On ne va pas leur apprendre à “breaker”, mais on va travailler avec eux sur leurs failles, leurs points faibles. »

Après plus de deux heures de danse, l’entraînement est censé toucher à sa fin. Personne ne veut s’en aller, mais plutôt s’offrir du travail supplémentaire. Sur les mains, sur les pieds, la tête à l’envers, les Jeux sont décidément dans toutes les têtes.

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