l’avortement au cœur de la campagne démocrate des «midterms»
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À moins de deux semaines du vote des élections de mi-mandat aux États-Unis, les démocrates veulent faire du droit à l’avortement l’un des principaux axes de campagne après son annulation par la Cour suprême. Un sujet sur lequel les républicains font plutôt profil bas. Illustration lors du débat télévisé entre le gouverneur de Floride Ron DeSantis, souvent présenté comme le successeur de Donald Trump, et son rival démocrate. œ
Avec notre correspondant à Miami, David Thomson
C’est une question simple et précise posée par la modératrice à la trentième minute de débat. « À partir de combien de semaine de grossesse l’avortement doit-il être interdit ? » Derrière son pupitre, le gouverneur de Floride, pourtant ardent militant pro-vie, préfère ne pas répondre.
Son rival démocrate Charlie Crist est quant à lui beaucoup plus à l’aise pour parler IVG. « Est-ce que vous voulez interdire totalement l’avortement ? Il refuse de répondre à cette question, lance-t-il. Moi, je ne veux pas interdire l’avortement. Je veux que les femmes de Floride conservent le droit de choisir. Et je veux m’assurer qu’on ne se retrouve pas avec un gouverneur qui refuse même d’accorder des exceptions en cas de viol ou d’inceste. »
Pas suffisant pour battre les Républicains
Dans cette campagne pour les midterms les démocrates espèrent mobiliser les électeurs encore choqués par l’annulation du droit à l’avortement par la Cour suprême. La décision est reprouvée par plus de 60% des Américains. Pas étonnant donc que le sujet embarrasse les républicains comme Ron DeSantis. Mais cela ne suffira sans doute pas à priver le gouverneur de Floride d’un second mandat.
La star montante de la droite américaine, qui masque à peine ses ambitions présidentielles, devance son rival démocrate de dix points dans les sondages. L’avortement arrive loin derrière l’économie et l’inflation dans la liste des préoccupations des électeurs américains.