la ville de Naplouse bloquée par l’armée israélienne



Publié le :

Depuis mardi dernier, Israël a imposé une fermeture militaire de la ville de Naplouse, en Cisjordanie. La vieille ville et son marché ont perdu leur animation habituelle, les drones survolent la ville 24 heures sur 24 et les déplacements à l’intérieur et à l’extérieur de Naplouse sont extrêmement restreints.

Avec notre correspondante à Ramallah, Alice Froussard

Un seul checkpoint permet aux habitants de sortir de cette ville majeure du nord de la Cisjordanie, nécessitant jusqu’à plusieurs heures d’attente, les voitures étant minutieusement fouillées. Une dizaine de villages alentours sont isolés de la ville, bloqués par des monticules de terre déposés sur les routes.

Ces mesures restrictives sont appliquées par les forces israéliennes à la suite de la mort d’un soldat dans une fusillade près d’une colonie israélienne, revendiquée par des militants armés de Naplouse. Une semaine après, les habitants commencent à désespérer.

Économie en crise

Des rues vidées de leurs habitants, des restaurants qui manquent de clients et des commerces qui peinent à s’approvisionner. Le blocus, depuis une semaine, affecte une économie déjà en crise, à peine remise de la période post-coronavirus.

« C’est une stratégie politique et une approche que l’armée israélienne a toujours mise en place, explique Yasin Dweikat, de la Chambre de commerce de Naplouse. En empêchant les habitants d’entrer et de sortir, c’est une façon de les punir collectivement, d’empêcher l’économie de fonctionner, les travailleurs d’aller dans les usines, les étudiants d’aller à l’université. Ce blocus est extrêmement restrictif : il est impossible aussi de transférer des patients à l’hôpital de Ramallah ou de Jérusalem, par exemple, ou de faire entrer dans nos hôpitaux les personnes des alentours qui en ont besoin. »

Il le précise : si la fermeture de la ville continue, les conséquences pourraient être encore plus dramatiques en cette période de début de récolte des olives, l’une des sources de revenus les plus sûres pour de nombreuses familles palestiniennes. Ici, à Naplouse, les habitants ont grandi avec ces restrictions, la situation leur rappelle les heures sombres du siège de la seconde intifada, plus de sept années consécutives.

« Naplouse est forte, Naplouse résistera à ce blocage. Même si toutes les technologies sont déployées pour nous enfermer : des drones en permanence et parfois des coupures des réseaux de télécommunication », estime Nasr Abu Jaish, le coordinateur des factions de Naplouse. Il en appelle à la communauté internationale et veut des actes « pour en finir, dit-il, avec ce siège illégal ».

► À écouter aussi : Cisjordanie: la violence au quotidien



Source link

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *