la situation s’améliore même si la grève continue chez TotalEnergies
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Il n’y a désormais plus que 17% des stations-services en rupture d’un carburant au moins, selon les derniers chiffres, contre 20% mercredi 19 octobre. Seuls deux sites pétroliers TotalEnergies continuent la grève, dont la raffinerie de Normandie, qui représente à elle seule 12% de la capacité du pays.
Après trois semaines de blocage, les grévistes de la raffinerie de Donges dans l’ouest, ceux du dépôt Flandres dans le nord, et ceux de la bioraffinerie de La Mède dans le sud reprennent le travail.
Depuis le 27 septembre, la mobilisation provoque de grosses difficultés d’approvisionnement, avec un pic de pénurie la semaine dernière. Au pire de la crise, près d’une station-service sur trois n’avait rien à vendre.
Une situation qui met en difficulté de nombreux particuliers et secteurs français. Plusieurs professions sont davantage pénalisées, comme les agriculteurs, les soignants, les taxis, les routiers, les artisans ou encore les auto-écoles. Tous ne bénéficient pas des files prioritaires à la pompe, mises en place par certains départements.
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Vers un retour à la normale
Les estimations varient selon les interlocuteurs, mais globalement, il n’y aura sans doute pas d’amélioration complète avant au moins une semaine. Les réquisitions de salariés grévistes ont permis ces derniers jours de libérer des stocks de carburants.
Et à situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle : l’autorisation de transporter du carburant le week-end est de nouveau prolongée jusqu’à dimanche, justement pour accélérer les approvisionnements.
La pression est forte sur le gouvernement alors que les congés scolaires commencent ce soir pour deux semaines. Les premiers vacanciers font d’ailleurs déjà la queue aux stations-services. L’exécutif a donc de nouveau réquisitionné des salariés pour travailler sur le site de Feyzin, le second encore en grève. Un geste qui doit aider toute la région Auvergne-Rhône-Alpes, où un quart des stations sont encore en difficulté.
Le groupe Vinci Autoroutes se veut lui rassurant : il a annoncé qu’au moins 90% des stations-services de son réseau sont en mesure de fournir du carburant.
Avancées et blocages
On rappelle l’objectif initial de ces blocages : les salariés réclament des hausses de salaire face à une inflation galopante, mais aussi en réaction aux énormes bénéfices réalisés par TotalEnergies cette année. Plus de 10 milliards d’euros sur les six premiers mois de 2022.
Dans ce groupe, un accord a été conclu vendredi dernier avec les deux syndicats majoritaires, la CFE-C G C et la CFDT. Il prévoit une hausse générale des salaires à hauteur de 5%. Et comprend aussi des hausses individuelles et une prime exceptionnelle comprise entre 3 et 6 000 euros. Un texte que la CGT n’a donc pas signé : le syndicat réclame toujours une augmentation des salaires de 10%.
Pour le mouvement au sein d’Esso-ExxonMobil, il a été levé la semaine dernière après la conclusion d’un accord salarial.
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La grève dans le secteur nucléaire gagne du terrain
On en a moins entendu parler, mais la grève au sein du parc nucléaire a de quoi inquiéter. Le mouvement a commencé le 13 septembre, et touche désormais 11 centrales sur 18. Il entraîne des baisses de production, des retards sur les travaux et la maintenance du parc nucléaire.
Le gestionnaire du Réseau de Transport d’Électricité, RTE, prévient : si le mouvement social perdure, cela peut avoir des « conséquences lourdes » au « cœur de l’hiver ». Pour les prochaines semaines, RTE est plus modéré : le risque de coupures de courant ou de black-out en France est faible.
De son côté, la CGT ne lâche rien. Le syndicat appelle à deux journées de grève les 27 octobre et 10 novembre.
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