La myrtille péruvienne poursuit sa conquête du marché mondial
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Le Pérou prévoit une hausse d’exportation de ses myrtilles de 28 % pour l’an prochain. Plus de 285 000 tonnes devraient être expédiées. Le pays est devenu en 10 ans, Juliette Chaignon, le premier exportateur mondial de myrtilles.
De notre correspondante à Lima, Juliette Chaignon
Cette année est à nouveau record pour le Pérou. Deuxième producteur au monde de myrtilles derrière les États-Unis. Le Pérou maintient aussi sa position de premier exportateur mondial. Ce marché de l’exportation représente plus d’un milliard de dollars. La moitié des exports se fait vers les États-Unis, un quart vers l’Europe et près de 10 % vers la Chine.
Plus d’un tiers de la production de myrtille au Pérou est géré par de grands groupes fruitiers du continent sud-américain. Pour un total de production estimé à 300 000 tonnes de fruits la saison prochaine. Bien loin donc des résultats d’il y a dix ans, quand 30 tonnes de myrtilles seulement étaient récoltées chaque année.
Un rendement excellent, mais un prix de vente en baisse
L’industrie de la myrtille doit beaucoup à Carlos Gereda, fondateur de Inka´s Berries en 2009. Inspiré par ses voisins chiliens, l’entrepreneur a testé plusieurs variétés avant d’en retenir 4 pour le Pérou. Puis d’en créer de nouvelles, adaptées au climat local. Ce climat est un des atouts du pays par rapport à ses concurrents nord-américains. Ici, la myrtille se cultive à tout moment de l’année. Et le rendement est excellent : 13 tonnes par hectare au Pérou contre 8 aux États-Unis.
Une trentaine de pays achètent les myrtilles péruviennes. Cet été, par exemple, la Jordanie et Israël ont reçu leurs premières livraisons. L’Inde également a acheté ses 23 premières tonnes de myrtilles du Pérou l’an passé. Mais le prix de vente, lui, est en baisse, en partie à cause des nouveaux producteurs de myrtilles sur le marché mondial. Le kilo se vend actuellement sous la barre des 5 dollars.
Autres défis pour la myrtille péruvienne : la hausse des coûts du transport, notamment par bateaux. Et dans les prochaines années, si le Pérou veut garder sa place d’exportateur numéro un, cette culture de la myrtille, gourmande en eau et sensible à la sécheresse, devra impérativement devenir plus durable.