La Couronne britannique: un contributeur net à l’économie du royaume



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À partir de ce mercredi 14 septembre, les Britanniques pourront rendre un dernier hommage à leur reine au palais de Westminster. Des centaines de milliers sont attendus, avec souvent une fleur ou un objet. Les ventes de ces souvenirs vont s’envoler. La couronne est aussi un business florissant pour l’économie britannique.

Le chagrin des sujets de la Couronne est immense. Il efface momentanément le ressentiment éprouvé par les ménages les plus pauvres, durement éprouvés par l’inflation à deux chiffres qui sévit en ce moment au Royaume-Uni, à l’égard de cette famille de nantis. Le coût exorbitant du train de vie de la famille royale est un sujet de polémique récurrent. Pour alimenter ce débat épidermique, les économistes pondent régulièrement des études coûts/bénéfice et leur conclusion est unanime : la Couronne rapporte bien plus à l’ensemble de l’économie qu’elle ne coûte au contribuable. Entre l’allocation annuelle remise à la famille Windsor et les frais occasionnés pour assurer la sécurité de ses membres, le coût serait de l’ordre 500 millions de livres, et le bénéfice pour l’économie britannique, cinq fois plus élevé, de 2,5 milliards de livres, d’après l’estimation du consultant Brand Finance, soit environ 3 milliards d’euros.

C’est le tourisme qui bénéficie le plus de l’effet « Couronne d’Angleterre »

Dans ce secteur, les retombées sont de l’ordre de 500 millions de livres par an. En prenant en compte l’industrie des produits dérivés, les bénéfices de l’hôtellerie, de la restauration et les recettes des lieux visités. Le palais de Buckingham et le château de Windsor font partie des 10 sites les plus visités au Royaume-Uni. Les entreprises britanniques profitent aussi de l’effet Couronne. Le sceau royal, accordé à 800 sociétés, doperait leur bénéfice de 10%. La célèbre épicerie de luxe Fortnum & Mason, l’un des fournisseurs officiels de Sa Majesté, pour le thé notamment, fait partie des heureux élus, elle a d’ailleurs mis son drapeau en berne en signe de deuil et de reconnaissance.

La famille royale est devenue une marque qu’il faut entretenir et promouvoir pour garantir le retour sur investissement

Les événements de la famille, les naissances, les mariages, mais aussi les divorces ou les funérailles, sont autant d’occasions de soigner ou de protéger cette marque avec une communication millimétrée. Le mariage du prince William et de Kate a été vu par 200 millions de téléspectateurs à travers le monde. C’était une formidable campagne de publicité pour la « Firme ». La « Firme », c’est comme ça que les Britanniques surnomment affectueusement la famille royale en évoquant ses membres et leurs affaires fructueuses. Avec la disparition de la reine, cette firme a perdu sans doute son meilleur atout. Elisabeth II était extrêmement populaire chez elle, et dans le reste du monde. Le halo de la couronne avait fait d’elle, et de ses enfants, les meilleurs ambassadeurs du commerce extérieur britannique. 

C’est maintenant sur les épaules du nouveau roi, Charles III, que repose la prospérité de ce business de la Couronne

Il est loin d’avoir la popularité de sa mère, aussi a-t-il intérêt à y remédier pour assurer la pérennité de la firme. Il a fait comprendre qu’il réduirait le train de vie de la Couronne. Cela pourrait rehausser sa cote, mais cela n’éteindra sans doute pas la polémique sur le régime d’assistés dont bénéficient les Windsor. Un débat aussi vieux que la Couronne.



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