«J’ai toujours rêvé de l’UFC à Paris»
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Le champion du monde des poids lourds de l’Ultimate Fighting Championship (UFC) Francis Ngannou est de passage en France à l’occasion du tout premier événement organisé par l’UFC à Paris, son ancienne ville, ce 3 septembre 2022, sept mois après sa victoire face au Français Ciryl Gane. Pour RFI, le Camerounais revient sur sa convalescence de plusieurs mois après une opération du genou droit, ses relations conflictuelles avec la toute-puissante ligue de MMA au sujet d’un nouveau contrat qui lui permettrait notamment de faire de la boxe, ses envies dans cette discipline… Entretien.
RFI : Francis Ngannou, où en êtes-vous de votre convalescence ?
Francis Ngannou : Je suis à cinq mois post-opératoire. Ça avance. Mais ce n’est pas le genre de situation où il faut espérer de la magie. Il faut se donner 10-12 mois pour un rétablissement complet. Il y a encore du chemin à faire. Il y a des exercices que je ne peux pas encore faire. J’ai beaucoup de limitations et de restrictions de mouvements.
Comment fait-on pour garder le moral et la flamme avec une aussi longue période d’inactivité, sans combat ?
Par le passé, même si je n’étais pas blessé, notamment durant les trois dernières années, j’ai déjà vécu des expériences où je combattais presque une fois par an, à cause des relations avec l’UFC. Et puis, bien que je sois combattant professionnel, j’ai quand même une vie à côté du MMA. C’est une période que me sert à m’occuper de moi, à me centrer sur ma vie personnelle, familiale et d’autres affaires. J’ai aussi d’autres passions. J’occupe plutôt pas mal mon temps. Mais d’ici un mois, je vais essayer de me mettre à niveau. Même si je n’ai pas de combat, il faudrait que je revienne un peu dans un état de forme proche de celui d’un combattant.
Où en est votre relation avec l’UFC ?
Il n’y a pas grand-chose qui a été fait ou qui a été dit. Là, je touche le fond du problème et je ne vais pas juste gratter la surface. Dans la plupart des cas, ce sont des sujets qu’ils ne veulent pas aborder. Or, moi, je ne veux pas avancer sans avoir une réponse ou une solution à ces problèmes qui m’affectent aujourd’hui et le feraient encore demain si je signais aujourd’hui.
Réfléchissez-vous à d’autres options ?
Tout est possible. On est quand même dans un milieu de sports de combat où l’on a pas mal d’options. Encore aujourd’hui, je suis toujours passionné par la boxe, qui est d’ailleurs ma première discipline. C’est mon sport de rêve. C’est une possibilité, avec ou sans l’UFC. C’est aussi une possibilité de continuer dans le MMA, avec ou sans l’UFC. J’ai quand même le choix, même si j’aimerais que l’UFC revienne à la raison et essaie de modifier certaines choses dans les termes du contrat et dans la façon de traiter les combattants.
Vos projets en boxe ont semblé devenir très concrets lorsque vous êtes monté sur le ring aux côtés du champion du monde WBC des lourds, le Britannique Tyson Fury, le 23 avril 2022. Ce projet-là a-t-il évolué ?
Je ne peux pas vraiment dire que ça évolue. Ça ne peut pas évoluer car, mine de rien, je suis encore sous contrat avec l’UFC. Or, ce contrat stipule qu’on n’a pas le droit d’engager des pourparlers avec une autre organisation, tant qu’on est sous contrat. Mais il est clair pour moi que je ne peux pas arrêter ma carrière sans avoir fait quelques combats de boxe.
L’UFC organise son tout premier événement à Paris, la ville où vous avez découvert le MMA. Qu’est-ce que cela vous inspire de voir l’Ultimate Fighting Championship débarquer dans votre ancienne ville ?
C’est quelque chose de beau. J’ai toujours rêvé de l’UFC à Paris, d’y prendre part. […] J’ai toujours rêvé de combattre à Bercy. Parce que quand je suis arrivé à Paris, je dormais dans un parking sur l’avenue Daumesnil [proche de l’Accor Hotel Arena, Ndlr]. Parfois, je venais passer la journée dans le parc à côté de Bercy. Je rêvais de combattre un jour dans cette salle. […]
C’est quand même une belle histoire pour le MMA avec sa légalisation en France. C’est un combat auquel on a quand même participé. C’est beau d’être présent pour célébrer cet événement qui est une réussite pour le sport français.