Israël durcit les règles d’entrée et de séjour pour les Palestiniens de Cisjordanie
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Depuis le 20 octobre, l’État hébreu impose une nouvelle réglementation pour l’entrée et le séjour des étrangers et des Palestiniens binationaux en Cisjordanie occupée. L’entrée en vigueur de ces nouvelles règles a été repoussée à deux reprises. Très critiqué, Israël a retiré les clauses les plus absurdes, mais la nouvelle législation reste toujours très contraignante.
De notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa
Les Palestiniens avaient baptisé cette nouvelle réglementation israélienne : « L’amour sous apartheid ». Car, dans la première mouture du texte voulu par les Israéliens, un étranger qui tombait amoureux d’un Palestinien ou d’une Palestinienne, devait obligatoirement faire part de ses sentiments à l’administration de l’État hébreu, dans un délai de trente jours. Puis quitter obligatoirement le territoire, pour « une période de réflexion » de plusieurs mois.
Face au tollé provoqué par cette clause, les Israéliens ont finalement fait marche arrière. Mais le reste des mesures n’est pas moins absurde. Les personnes nées en Jordanie, en Égypte, au Maroc, par exemple, et peu importe si elles ont une deuxième nationalité américaine ou française, n’ont plus le droit d’aller en Cisjordanie occupée.
Pour les autres nationalités, la Cisjordanie est toujours accessible, mais interdiction de passer par l’aéroport de Tel-Aviv. Il faut désormais atterrir en Jordanie voisine, et traverser la frontière sous contrôle israélien, pour aller en territoire palestinien. Le tout, avec un visa demandé 45 jours à l’avance.
Ce nouveau casse-tête administratif est « infernal pour les familles mixtes », confie un Franco-Palestinien, sous couvert d’anonymat. Cette nouvelle législation risque également d’étouffer l’économie et le milieu universitaire palestinien.
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