Haïti: vers un nouveau «peyi lòk»?
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Les blocages se poursuivaient le mercredi 14 septembre 2022 en Haïti, après l’annonce de la hausse du prix du carburant par le Premier ministre Ariel Henry. Les manifestants menacent d’intensifier leur action. En raison de ces tensions, l’ambassade de France, notamment, reste fermée jusqu’à nouvel ordre.
Barricades, pneus enflammés, pillages et manifestations… nouvelle journée de violences, mercredi 14 septembre, en Haïti, contre la hausse annoncée du prix du carburant. Le Premier ministre par intérim, Ariel Henry, l’avait annoncé dimanche (11 septembre 2022) et les prix ont donc bien augmenté, pour le diesel et le kérosène et même plus que doublé pour l’essence qui passe de 250 à 570 gourdes, l’équivalent de 4,80 euros pour un gallon. Si le diesel et le kérosène ne sont plus du tout subventionnés, l’essence, pourtant, le reste à hauteur de 158 gourdes par gallon.
La brutale hausse de ces prix s’ajoute à ce contexte d’inflation, qui dépasse les 30 % désormais, rendant le quotidien des Haïtiens plus que difficile. Hier encore (14 septembre 2022), des milliers de manifestants ont dénoncé la décision du gouvernement en descendant dans la rue, dans plusieurs villes comme les Gonaïves. « Nous n’acceptons pas la conjoncture actuelle du pays, témoigne un manifestant des Gonaïves au micro de Ronel Paul. Ariel Henry ne peut annoncer qu’il va revoir à la hausse le prix du carburant. Ses raisonnements ne sont pas adaptés à la réalité. Moi, j’ai quatre enfants à envoyer à l’école cette année. Je n’ai même pas encore les moyens de leur acheter un cartable.» Pour Frantz Duval, rédacteur en chef du journal Le Nouvelliste, on assiste à un nouveau « peyi lòk », du nom de ces blocages qui ont paralysé Haïti en 2018 et en 2019.
Brésil : les indigènes du Xingu menacés par la déforestation
Le parc indigène du Xingu est l’un des territoires les plus préservés du Brésil. 16 peuples autochtones vivent dans ses 26 000 km2, ce qui en fait le plus grand territoire indigène du pays. Cependant, de plus en plus, le Xingu est menacé par la déforestation et le changement climatique. Des dizaines de pompiers ont été dépêchés sur place, cet été, pour combattre de violences incendies. « Ça brûle très vite, le sol est extrêmement sec, le soleil cogne fort, décrit un soldat du feu au micro de notre correspondante Sarah Cozzolino. Le climat a beaucoup changé cette année, la forêt brûle et c’est vraiment très inquiétant ». Des incendies souvent d’origine humaine, pour défricher des terres pour qu’elles soient ensuite cultivées. « Ils coupent beaucoup d’arbres pour planter du soja, du riz et d’autres choses, témoigne le cacique du village Matipu, Iakari Kuikuro. Je suis très inquiet pour l’avenir. Aujourd’hui, on reçoit beaucoup de pressions. Notre territoire n’est plus qu’une île de forêt. C’est pour ça qu’on lutte pour essayer de mettre des barrières … »
Autre enjeu : la baisse des cours d’eau qui rend le poisson rare. Une baisse due au barrage géant de Belo Monte, qui bloque une partie du Rio Xingu. Ce chantier est très controversé pour son impact sur l’environnement et les populations locales. L’année dernière, 305 cas d’invasion et d’exploitation illégale des terres ont été enregistrés dans la région… soit une augmentation de 180 % par rapport à 2018, lorsque Jair Bolsonaro n’était pas présent.
Et à la Une du Journal de la 1ère
La tempête tropicale Fiona s’approche des petites Antilles…