Gabon: la pénurie d’huile de cuisine provoque la colère des habitants de Libreville
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L’huile de cuisine produite localement au Gabon est devenue un produit rare et cher. Elle est vendue jusqu’à deux fois plus cher qu’il y a un an, ce qui a attisé la colère de la population. Le gouvernement est intervenu pour rationner et plafonner son prix, mais la spéculation se poursuit pour ce produit de première nécessité dont l’offre est inférieure à la demande.
Dans tous les marchés de Libreville, il suffit d’ouvrir un micro pour entendre vociférer les Gabonais suite à la flambée des prix de l’huile, mais aussi à la rareté de l’huile Cuisin’or, une marque locale très prisée par les ménages.
« Il n’y a pas l’huile, ce produit manque au Gabon et ça coute cher. Un petit truc comme ça là c’est 2000 francs CFA le litre et on fabrique ça au Gabon », se plaint cette dame.
« On fabrique l’huile au Gabon, mais il n’y a pas l’huile à cause d’Olam il veut devenir riche seul », s’exclame cette autre.
« C’est compliqué pour le Gabon, pendant que nous avons Olam qui fabrique de l’huile ici, qu’est-ce qui ne va pas ? Une bouteille d’huile à 2 500 francs vraiment c’est coûteux pour les ménages gabonais », souligne encore ce consommateur.
Face à la nervosité des populations, le gouvernement a été obligé de communiquer. Olam qui produit l’huile au Gabon n’est pas le coupable, selon le communiqué lu par Lié-José Moundounga, conseiller en communication du ministre du Commerce.
« Il se trouve en effet que certains grossistes véreux ont choisi volontairement et unilatéralement de déséquilibrer le marché par la rétention d’importante quantité de produits dans le but d’augmenter leur marge. Face à une telle déviance intolérable largement dénoncée par les populations, le gouvernement décide de réorganiser la chaine de distribution du produit uniquement auprès des grossistes retenus notamment pour le grand Libreville. »
Trois litres d’huile par personne
Les boutiques accréditées sont dès lors prises d’assaut. Pour satisfaire tout le monde, aucun client ne peut acheter plus de trois litres d’huile locale. Ces clients sortent bredouilles d’une boutique.
« C’est ce matin que j’ai vu qu’on fait la queue comme si on était un pays en guerre pour payer seulement trois bouteilles d’huile chacun, mais c’est grave. On va où ? », s’indigne ce client.
Cet autre donne ses éléments de compréhension : « C’est le rationnement total. Le gouvernement prend une décision, les boutiquiers du quartier font comme ils veulent, les grossistes font comme ils veulent parce qu’ils font dans la spéculation et ce n’est pas bien. Et c’est le consommateur final qui paie ».
En 2020, le Gabon a produit 70 300 tonnes d’huile de palme. Le pays qui table sur une production de 129 000 tonnes d’ici 2024 est aussi devenu un grand exportateur d’huile de cuisine.