France: la recrudescence des importations de viande de poulet met la filière avicole en difficulté
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Encore secouée par les ravages causés par la grippe aviaire, la filière française de la volaille tire la sonnette d’alarme. Les importations de poulets ont fortement augmenté cette année, une réelle inquiétude pour la profession.
L’année 2022 confirme le retour à la hausse des importations de volailles en France, une vraie menace pour la filière avicole qui affronte aussi la poursuite de la hausse des coûts de productions liés aux prix très élevés de l’alimentation et de l’énergie. Sur les cinq premiers mois de l’année, les importations ont augmenté d’environ 13% par rapport à la même période l’an passé. Les poulets sont les plus touchés par ces importations, surtout par ceux provenant de l’Ukraine et du Brésil.
Sur les six premiers mois de 2022, les importations de viande de poulets ukrainiens ont augmenté de 122%. La raison : leur prix est plus de deux fois moins chers que le poulet français. « On a affaire à une concurrence déloyale », dénonce Gilles Huttepain, président de la Fédération des Industries Avicoles. Il souligne que ces volailles venues d’autres pays, hors Union européenne, ne sont pas soumises aux mêmes normes européennes et ne relèvent des bonnes pratiques des éleveurs français.
Le pire encore à venir
La filière avicole française s’inquiète de la décision de Bruxelles qui, en juin dernier, a suspendu pendant un an les droits de douanes pour l’Ukraine en signe de solidarité à la suite du conflit avec la Russie. La filière s’attend donc à un déferlement de poulets ukrainiens en France, d’autres pays de l’Union européenne sont confrontés au même problème.
« Sauf que cette décision de Bruxelles ne profite pas aux éleveurs ukrainiens comme nous l’espérions, regrette Gilles Huttepain, elle favorise l’arrivée massives de poulets issus d’un seul et même industriel ukrainien, à savoir le Groupe MHP ». Cette société financière, cotée à la bourse de Londres et dont le siège social est à Chypre, a presque le monopole des exportations de poulets. Elle maitrise toute la chaine de production de poulet en Ukraine, depuis les champs de céréales pour l’alimentation jusqu’à la mise en barquette de la volaille.
