En RDC, le secteur minier à la recherche de nouveaux investisseurs



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Tensions avec les communautés locales, problèmes environnementaux, droit du travail… La présence des entreprises minières chinoises en RDC – majoritaires dans le secteur – ont fait l’objet de nombreux rapports. Ils restent pourtant prépondérants. De passage en France à l’occasion d’un sommet économique, les acteurs congolais du secteur ont appelé les investisseurs européens à venir investir dans les mines.

« Il faut venir, engagez-vous avec nous ! » Vice-président de la Chambre des mines congolaise, John Kanyoni se fait le VRP du secteur lors d’une table ronde à Paris. « L’Europe nous a abandonnés, elle a laissé la place à la Chine. Aujourd’hui, notre portefeuille minier est à 70% contrôlé par des entreprises chinoises, mais nous pensons aussi qu’il y a une bonne opportunité pour les Européens de revenir chez nous. »

Il n’est pas question de remettre en cause le partenariat avec les Chinois, mais bien de créer de nouvelles opportunités.

« On ne va pas se retrouver dans une position où l’on va se dire : non, on va remettre en cause les contrats déjà signés par les entreprises chinoises, non. La Chine a été là quand pratiquement personne ne s’intéressait à la RDC, précise John Kanyoni. Ce qui est important aujourd’hui, c’est qu’il y a d’autres opportunités, notamment des nouvelles mines où il faut faire des recherches. »

Même message du côté des autorités congolaises. La ministre des Mines Antoinette N’Samba Kalambayi souhaite aller de l’avant. « Nous faisons appel à tout investisseur, à tous les pays du monde de pouvoir venir en République démocratique du Congo, de pouvoir installer leurs usines, parce que nous avons besoin de main d’œuvre, beaucoup plus de la technologie des pays occidentaux parce que nous ne l’avons pas aujourd’hui. Investir et ensemble signer des partenariats gagnant-gagnant. »

Cependant, selon le chercheur de l’IFRI (Institut français des relations internationales), Thierry Vircoulon, les acteurs chinois ne sont pas disposés à se laisser distancer dans ce secteur. « Ils essaient même de renforcer leur mainmise, puisque, au début de cette année, il y a eu la visite du PDG de CMOC, propriétaire de la grande mine de Tenke Fungurume, mais aussi du PDG de CATL une des grandes entreprises en Chine qui produit des batteries électriques. Ils se sont rendus à Kinshasa pour proposer l’ouverture d’une nouvelle mine avec un investissement d’environ 1,8 milliard de dollars pour la mine de Kisanfu, précise le chercheur. Et puis il y a un projet en discussion pour la création d’une usine de fabrication de batteries électriques. »

Le chercheur ajoute par ailleurs que des difficultés freinent encore les investissements européens : les risques politiques et de corruption, ainsi que, dans certains secteurs, le travail des enfants. 

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