En Iran, les restrictions d’accès aux réseaux sociaux se multiplient
Publié le :
Depuis le début de la contestation sociale suite à la mort de Mahsa Amini le 16 septembre, les autorités iraniennes ont limité l’accès à internet et bloqué Instagram et WhatsApp. En conséquence, depuis un mois, les Iraniens qui utilisent ces deux plateformes dans leur travail rencontrent de nombreuses difficultés.
de notre correspondant à Téhéran,
De nombreux Iraniens utilisaient Instagram pour leur travail quotidien, notamment pour les ventes de différents produits comme des billets d’avion. Mais depuis que les autorités iraniennes ont bloqué Instagram et WhatsApp, ils rencontrent de nombreuses difficultés.
Pour justifier cette interdiction, les autorités avancent que les groupes d’opposition se servaient de ces réseaux pour apprendre le maniement des armes ou pour la fabrication de cocktails Molotov afin d’attaquer les commissariats ou les bâtiments officiels. Instagram était aussi utilisé pour les appels à des rassemblements. De même, sur certaines pages, les opposants publiaient des photos de policiers ou de miliciens islamistes demandant aux gens de les attaquer.
► À écouter aussi: En Iran, le contrôle de l’internet se renforce
Une bande passante internet très réduite
Concernant internet, à chaque fois qu’il y a des manifestations, le débit est très fortement réduit. Parfois, il est totalement coupé. Ce fut d’ailleurs le cas dans plusieurs villes du Kurdistan iranien pour le quarantième jour de deuil de Mahsa Amini, morte lorsqu’elle était détenue par la police des mœurs.
Visiblement, les autorités ne veulent pas revenir sur leur décision d’interdire Instagram et WhatsApp. Twitter ou YouTube sont, eux, bloqués depuis plusieurs années. De nombreux Iraniens utilisaient toutefois des VPN pour pouvoir utiliser ces réseaux, mais là encore, certains fournisseurs ne fonctionnent plus et lorsque la bande passante est réduite, les internautes ne peuvent pas utiliser de VPN.
Les réseaux sociaux locaux
Le pouvoir propose des réseaux sociaux locaux pour remplacer Instagram ou WhatsApp comme Rubica, un système de messagerie. Mais beaucoup d’Iraniens refusent de les utiliser en affirmant qu’il s’agit de réseaux sociaux contrôlés par le pouvoir. Mais si l’interdiction des réseaux sociaux et les messageries étrangers se poursuit, beaucoup seront obligés d’utiliser les réseaux locaux pour communiquer ou pour reprendre leurs activités.
► À lire aussi : Iran: face à la répression des manifestations, «les gens tentent d’autres formes d’actions»