En Irak, les sécheresses perturbent l’accès à l’eau potable et font chuter les récoltes
Publié le : Modifié le :
À l’approche de la COP27, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) tire la sonnette d’alarme en Irak. Cet été, les températures sont montées jusqu’à 52 °C dans le sud du pays, et la sécheresse a eu de graves conséquences sur tout le territoire.
Avec notre correspondante à Bagdad, Marie-Charlotte Roupie
Ironie du calendrier, lundi 24 octobre, les premières pluies ont arrosé brièvement Bagdad, pour le plus grand plaisir de ses habitants, alors que le Conseil norvégien pour les réfugiés publiait un rapport accablant sur la sécheresse de l’été. C’est la troisième année consécutive que l’Irak subit une sécheresse.
Plus de 1 300 foyers de diverses provinces irakiennes ont été interrogés. Un quart d’entre eux ont perdu la quasi-totalité de leurs récoltes de blé par manque d’eau. À cause des effets du changement climatique et de la problématique répartition des ressources hydrologiques dans la région, le Croissant fertile se meurt. Les sources se tarissent. Six familles sur dix ont à présent des difficultés à s’approvisionner en eau potable.
Exode rural
Par ailleurs, « 25% des ménages [cultivateurs, ndlr] interrogés ont perdu 90% de leur récolte de blé cette saison », pointe le sondage. « En raison de l’impact de la sécheresse sur la production agricole, un quart des ménages ont déclaré n’avoir tiré aucun profit de la vente de leur récolte de blé cette année », ajoute l’étude.
Un exode rural a déjà commencé et la situation pourrait entraîner à terme une crise alimentaire en Irak. Le Conseil norvégien pour les réfugiés appelle les autorités à prendre des mesures et renforcer leurs efforts diplomatiques, notamment auprès de la Turquie qui contrôle en amont, par des barrages, le débit des deux principaux fleuves irakiens, le Tigre et l’Euphrate.
►À lire aussi : En Irak, neuvième tempête de poussière à Bagdad en l’espace de six semaines