en Géorgie, le vote des femmes des banlieues cossues d’Atlanta
Publié le : Modifié le :
Il y a deux ans, les femmes blanches des banlieues cossues des grandes villes ont voté pour Joe Biden et lui ont permis d’accéder à la présidence. C’était aussi le cas en Géorgie. Dans cet État du Sud, traditionnellement très conservateur, ces mêmes électrices avaient également envoyé deux sénateurs démocrates au Congrès à Washington. Quel est leur état d’esprit aujourd’hui ?
Avec notre envoyée spéciale en Géorgie, Stefanie Schüler
Nous sommes à Alpharetta, ville huppée dans la banlieue d’Atlanta. Il fait doux en ce début novembre, la grande pelouse du centre-ville grouille de familles. L’ambiance est détendue. Mais les élections sont dans tous les esprits. « A vrai dire, je ne me suis pas intéressée à la politique jusqu’à l’élection de Donald Trump. J’adorerais que la Géorgie devienne un État démocrate ! J’aimerais avoir Stacey Abrams comme gouverneure ! Ça nous ferait avancer », explique Kristin, mère de deux enfants.
Si les habitantes des banlieues huppées, traditionnels bastions conservateurs, sont aujourd’hui attirées par le vote démocrate, c’est dû à un changement générationnel, estime la trentenaire. « Ici dans le Sud, on est élevé d’une certaine manière. Mais les jeunes commencent à faire des recherches sur les enjeux comme l’avortement, le système de santé ».
►À lire aussi : en Géorgie, le choix décisif des électeurs afro-américains
Seulement voilà, un autre thème s’est invité dans la campagne électorale et joue les trouble-fêtes. Kim a 40 ans. « L’inflation me touche vraiment. Nos dépenses pour la nourriture ont beaucoup augmenté. Avec deux enfants en bas âge, ça devient maintenant difficile de joindre les deux bouts. Les gens regardent le bilan de l’actuelle administration américaine. Et certaines électrices, qui pourraient voter démocrate, donneront leurs voix aux républicains ». A défaut de pouvoir changer de président, nous explique Kim, les Américaines, comme elle, peuvent lui prendre la majorité au Congrès.
Le droit à l’avortement, aussi un thème de campagne
En Géorgie, l’IVG est désormais interdit dès qu’un battement de cœur du fœtus peut être détectée, soit à six semaines de grossesse, quand la plupart des femmes ne savent pas encore qu’elles sont enceintes. Ecoutez ce reportage devant la plus ancienne clinique pratiquant des avortements à Atlanta.
Cela ne fait qu’accroître la disparité avec les personnes à faibles revenus et ne fait que mettre plus de femmes en danger
A Atlanta, l’avortement est le thème central de la campagne