émotion, deuil national et premières questions après le drame d’Halloween à Séoul
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La Corée du Sud s’est réveillée sous le choc après le gigantesque mouvement de foule de samedi soir à Séoul qui a entraîné la mort d’au moins 151 personnes, majoritairement des jeunes venus célébrer Halloween. Sur les lieux du drame, le président sud-coréen a décrété un deuil national.
Venu sur les lieux du drame, vêtu d’une veste verte de secouriste, le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a décrété un deuil national et promis l’ouverture d’une enquête « rigoureuse » sur la bousculade. Le bilan, toujours provisoire, fait état de plus de 151 morts, dont 19 étrangers de diverses nationalités, des blessés et des centaines de disparus.
L’émotion est vive en Corée du Sud au lendemain de ces terribles scènes de bousculades qui se sont déroulées dans le quartier très animé de Itaewon. Sur les lieux du drame, des passants encore sous le choc, le visage fermé, viennent déposer des fleurs devant l’étroite ruelle. Au micro de Nicolas Rocca, correspondant de RFI à Séoul, l’avocate canadienne Alexandra Pellec partage qu’elle souhait simplement profiter de l’atmosphère festive qui caractérise habituellement le quartier de Itaewon le soir d’Halloween.
Il y avait des gens qui sortaient les victimes en les traînant par les bras puis par les jambes. On pensait que c’était un feu parce qu’ils étaient tous gris et ils ne respiraient plus. Ils les ont amenés sur le pavé, et il y avait plein de gens ordinaires qui faisaient des massages. Il y avait peut-être deux ou trois ambulances, mais il y avait tellement de monde, de trafic qu’ils n’arrivaient pas à faire venir les camions et ambulances. C’était vraiment affreux
Aiden, son ami, a tenté lui-même de réanimer certaines victimes. Il estime que le dispositif était insuffisant. « Hier soir, on ne pouvait pas trouver le moindre policier. C’était vraiment un énorme trauma, c’était le chaos, il n’y avait aucune place pour bouger, c’était vraiment chaotique avec tellement de personnes et de voitures dans les rues ».
« Les bars continuaient à faire la fête »
Joint au téléphone par Stéphane Lagarde, le correspondant régional de RFI, Léo, un étudiant norvégien dans la capitale, n’a pas immédiatement compris l’ampleur de la tragédie : « Quand ils ont commencé à évacuer les blessés, les gens se demandaient ce qu’il se passait mais continuaient à s’amuser. Quand je suis sorti sur l’avenue, il y avait encore beaucoup de monde au milieu de la ruelle. J’ai vu alors les policiers qui sifflaient et tentaient d’ouvrir le passage pour évacuer les victimes. Il y avait toutes ces personnes emmenées allongées, qui semblaient inconscientes, et les bars des environs continuaient à faire la fête ».
100 000 fêtards
Les causes du mouvement de foule restent pour l’heure inconnues, mais déjà quelques questions commencent à pointer, notamment sur le nombre important de fêtards sur place et le manque de prévention, rapporte Célio Fioretti, correspondant de RFI à Séoul. La police estime que près de 100 000 personnes s’étaient réunies pour célébrer Halloween, la première édition de cette fête très populaire dans le pays depuis le relâchement des restrictions liées à la pandémie de coronavirus. Un nombre trop important pour les rues étroites du quartier d’Itaewon, quartier branché de Séoul, où bars et clubs sont légion.
Avant le Covid, jusqu’à 200 000 personnes venaient dans ce quartier faire la fête. C’était hier samedi, la première fête d’Halloween depuis le relâchement des mesures de distanciations sociales. https://t.co/DSO9oGI9gQ
— Stéphane Lagarde (@StephaneLagarde) October 30, 2022
Cette bousculade est le plus gros drame humain qu’a connu la Corée du Sud depuis huit ans et le naufrage du ferry Sewol ayant coûté la vie à plus de 300 personnes.
(Et avec AFP)