Des négociants qui pèsent de plus en plus lourd en Suisse



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Le poids économique des multinationales du négoce basées en Suisse est évalué à 8 % du Produit intérieur brut par l’ONG Public Eye. Soit beaucoup plus que ce que les autorités fédérales reconnaissent. Un chiffre qui reflète le poids croissant d’un secteur qui ne connaît pas la crise.

La Suisse, place dorée pour les négociants internationaux de matières premières, ce n’est pas nouveau. Mais il semblerait que les autorités fédérales minimisent leur poids économique, ou du moins qu’elles utilisent des chiffres dépassés depuis longtemps.

Officiellement, la valeur créée dans le pays par les activités de négoce s’élevait en 2017 à 25 milliards de francs suisses, soit 3,8 % du PIB. Et c’est ce chiffre qui fait toujours référence. Pourtant, la Banque nationale suisse, a actualisé ces données depuis et estime qu’en 2019, ce sont 40 milliards de francs suisses qui ont été générés par les activités dites de transit.

En 2021, ce chiffre aurait encore augmenté, cette fois-ci selon les estimations de l’ONG Public Eye : il se rapprocherait de 60 milliards, en monnaie locale toujours. Les négociants pèseraient donc 8 % du produit intérieur brut suisse, soit deux fois plus que le chiffre auquel la Confédération suisse se réfère toujours, qui est de 3,8 %.

Une politique fiscale suisse avantageuse

Ce poids économique des négociants a été renforcé par une diversification sans cesse plus grande de leur activité : contrôle de plantations agricoles, exploitation de mines, et expertise logistique. La plupart des groupes ont renforcé leur offre, rappelle l’ONG : les cinq premiers négociants agricoles mondiaux exploitent 1 300 navires, pour ne citer qu’un exemple.

À ce rythme, les négociants vont bientôt peser plus que le secteur financier suisse dont le poids est globalement relativement stable depuis dix ans – 9,1 % du PIB –, un secteur par ailleurs soumis à une autorité de surveillance. Non régulées par un cadre spécifique, contrairement aux banques, « les activités de négoce prospèrent en Suisse comme au Far West », commente un des représentants de l’ONG.

Public Eye rappelle que la plupart des négociants bénéficient dans le pays d’avantages fiscaux conséquents. Une politique qui n’est pas remise en question malgré les bénéfices exceptionnels engrangés par les sociétés de négoce depuis 2020.



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