des milliers de personnes dans la rue pour protester contre les violences sexistes
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Des dizaines de milliers de personnes manifestaient samedi dans toute la France pour dénoncer les dysfonctionnements de la justice en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, et notamment réclamer une « loi cadre » contre « l’impunité » des agresseurs.
Cinq ans après l’émergence du mouvement #MeToo, près de 90 associations, syndicats ou partis de gauche ont appelé à un « raz-de-marée dans la rue pour crier notre colère ». À Paris, plusieurs milliers de personnes ont commencé à défiler vers 14h30 de la place de la République vers celle de la Nation. « Nous sommes fortes, nous sommes fières et féministes et radicales et en colère », scandaient des manifestantes, tandis que d’autres criaient « meToo partout, justice nulle part ».
Sur des pancartes, uniformément violettes, la couleur emblématique du rassemblement, on pouvait lire notamment « mâle dominant, pour qui tu te prends ? », « stop à la culture du viol » ou encore « croire les victimes sauve des vies ».
« Ce qui nous met en colère, c’est l’impunité des agresseurs et le mauvais traitement réservé aux victimes » lorsqu’elles déposent plainte, a expliqué Maëlle Noir, membre de #NousToutes qui coordonne l’organisation des défilés.
Les associations réclament un budget public de deux milliards d’euros par an
« On manifeste parce que les violences sexistes et sexuelles en 2022 surviennent toujours, partout et tout le temps. Chaque année, on a 295 000 femmes qui sont victimes de violences de la part de leur conjoint. On a un féminicide tous les deux jours. On a une personne sur dix qui est victime d’inceste. Et on se rend de plus en plus compte que le président de la République et ses gouvernements sont en décalage complet avec les attentes de la société, déplore Diane Richard, du collectif #NousToutes. La justice ne répond absolument pas à ces questions, puisque quand les victimes portent plainte ou saisissent la justice pour faire valoir leur droit, les institutions rejettent massivement leur parole. »
« Nous manifestons aujourd’hui pour rendre hommage aux victimes », a insisté de son côté Sandrine Bouchait, de l’Union nationale des familles de féminicides (UNFF), pour qui « les féminicides, c’est le sommet de la pyramide des violences sexuelles et sexistes » et dont l’association demande pour les proches « un statut de victimes avec un accompagnement psychologique et financier ».
Plus généralement, les associations réclament un budget public de deux milliards d’euros par an, mais aussi une « loi-cadre » qui instaurerait notamment des « brigades et juridictions spécialisées », une aide financière pour la « mise en sûreté » des femmes victimes, 15 000 places d’hébergement supplémentaires ou le renforcement de l’éducation à la vie sexuelle et affective à l’école.
(Avec AFP)